CIVIL WAR
1861-1865 LA « GUERRE DE SÉCESSION » AUX ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE ET LA NAISSANCE D’UNE PUISSANCE INDUSTRIELLE
Épilogue.
NAISSANCE D’UNE NATION
La reddition du général LEE, général en chef des armées confédérées, et de l’Armée de Virginie, à APPOMATTOX COURT HOUSE, en 1865, suivies des redditions successives de toutes les autres armées de la confédération, sonne le glas du Sud pour un siècle.
La défaite est militaire. Un homme blanc sur quatre est mort, blessé, prisonnier ou disparu pendant la guerre. L’hémorragie est énorme. Comparable en valeur relative aux pertes britanniques de la Première Guerre mondiale (1914-1919). Un quart (260,000) des engagés du Sud est mort. Un taux de tués au combat parmi les plus importants de l’histoire militaire mondiale.
La défaite est économique. En 1860 le Sud représentait 30% de la richesse nationale. En 1870 il n’e représente plus que 12%. Le potentiel agricole et industriel du Sud a été divisé par deux quand celui du Nord a cru de 50%. Le centre de gravité des États-Unis d’Amérique s’est définitivement déplacé vers le Nord du territoire. Les villes du Nord comme Chicago s’imposent comme places boursières agricoles et les Grands Lacs deviennent le cœur industriel et économique de l’Union. Les premiers gratte-ciels sont d’ailleurs construits à Chicago, bien avant New York.
La défaite est morale. Le système politique du Sud est déconsidéré. L’esclavage aboli montre son visage d’oppression, jusqu’alors savamment camouflé derrière le paternalisme. Le mode de vie sudiste et sa soi-disant douceur de vivre apparaissent pour ce qu’ils étaient : un faux semblant et le produit du travail servile. Le Sud avait vécu sur le mythe de son invincibilité militaire, invincibilité produite par une société agricole et terrienne et qui donnait des hommes bons cavaliers et bons tireurs. Or ce sont bien les soldats et les généraux du Sud qui ont été battus par des ouvriers et des immigrés fraîchement débarqués.
La défaite est politique. Les États du Sud vaincus sont exclus pour une quinzaine d’années des instances politiques : Sénat, chambre des représentants… Les États sont administrés par des fonctionnaires fédéraux, militaires puis civils.
L’humiliation du Sud est totale. La reconstruction est lente et entachée d’irrégularités et achève de ruiner les Sudistes récalcitrants. Pourtant, alors que les États-Unis d’Amérique, galvanisés par leur victoire sur eux-mêmes, entrent bruyamment sur la scène internationale (Défaite du Mexique impérial, 1867, Guerre contre l’Espagne en 1898…), le Sud élabore une culture de résistance.
Religiosité (développée au fur et à mesure que les défaites s’accumulaient), racisme, fierté des Red-necks, méfiance à l’égard du gouvernement central, volonté de s’organiser grâce à des sociétés secrètes comme le KLU KLUX KLAN. Les livres et des films (Birth of a Nation, 1915, Autant en emporte le vent) exaltent la culture sudiste du Dixie.
La réconciliation s’opère d’ailleurs au détriment des Africains-Américains : s’ils sont formellement intégrés à l’Union ils restent des laissés pour compte et les États du Sud sont libres d’orchestrer la ségrégation. Égaux en théorie, les Noirs sont séparés en pratique et subissent les violences racistes aussi bien au Nord qu’au Sud.
Les États-Unis sont cependant libres de s’intégrer aux grandes vagues de colonisation qui agitent le monde : l’US Navy ouvre de force la Corée au commerce américain (1871), Pago Pago dans le Pacifique Sud en annexé en 1872, Midway et Hawaï sont annexées en 1898 en même temps que les Philippines, Guam, Porto Rico, et Cuba deviennent des protectorats. Entre 1903 (Panamá) et 1915 (Occupation de la République dominicaine) les États-Unis construisent un empire colonial formel et informel qui couvre le Pacifique et les Caraïbes.
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7 CIVIL WAR Epilogue Naissance d’une nation
© Erwan BERTHO (2013, 2014, révision 2019)
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