Archives par mot-clé : roman

ANTHOLOGIE – 2009 – Tahar BEN JELLOUN « Au pays. »

« Un ouvrier modèle. »

« […] A l’usine, il avait ses habitudes. Il arrivait tous les jours à l’heure. Jamais de retard ni d’absence. Même malade, sauf vaincu par la grippe, il tenait à être là, à travailler. Il apportait son repas, mangeait vite, s’asseyait sur un banc et fermait les yeux. Ses camarades se moquaient de lui. Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 2009 – Tahar BEN JELLOUN « Au pays. »

ANTHOLOGIE – 2008, Leonora MIANO Tels des astres éteints « La mort parmi les vivants. »

« La mort parmi les vivants. »

« […] L’escalier roulant était encore en panne. L’écriteau le disait en cours de maintenance. Des sans-abris étaient étendus sous des couvertures crasseuses. Un rat filait vers son trou. Une odeur de pourriture imprégnait l’atmosphère. Plus personne ne faisait attention à tout cela. La mort déambulait depuis longtemps parmi les vivants. Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 2008, Leonora MIANO Tels des astres éteints « La mort parmi les vivants. »

ANTHOLOGIE – 2001, Fatou DIOME, La préférence nationale. « Capter l’odeur française. »

« Capter l’odeur française. »

 « […] Monsieur Passe-Toi a fixé la règle sans avoir l’air d’y toucher : si vous êtes marié à un ou à une Française, nous dit-il, il vous faudra deux années de baise pour capter l’odeur française, la nationalité. Pour les femmes africaines mariées à des Français, les chances de naturalisation augmentent proportionnellement à l’élasticité de leur utérus, où poussent des fœtus français qui ignorent la préférence nationale. Mais monsieur Passe-Toi n’est pas aussi bête qu’on pourrait le croire. En repoussant la date d’acquisition de la nationalité à deux après le mariage, il compte sur le caractère volage de ses compatriotes et le racisme de la belle-famille pour briser les couples mixtes avant la date fatidique. L’étrangère, ex-épouse d’un Français devient juste un ex-objet exotique. Et comme tout objet, elle n’a aucun droit, même pas celui de gagner correctement sa vie. Alors, seule, elle essaie de survivre. […] »

 DIOME (Fatou), La Préférence nationale. , 2001, Paris, aux éditions Présence Africaine, recueil de nouvelles, Incipit de la nouvelle « La Préférence nationale. ».

ISBN 978-2-7087-0722-1

ANTHOLOGIE – 1998 – Emmanuel DONGALA, Les petits garçons naissent aussi des étoiles. « La démocratie a dégringolé sur nos têtes. »

« La démocratie a dégringolé sur nos têtes. »

 « […] XX

Après l’esclavage, le colonialisme, le néocolonialisme et le socialisme scientifique, la démocratie s’abattit sur nous un matin du mois d’août, en pleine saison sèche.

Je rigole quand j’entends aujourd’hui tous ces gens qui passent à la radio ou à la télé ou écrivent dans les journaux et qui donnent des explications fumeuses et contradictoires pour expliquer son arrivée.  Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 1998 – Emmanuel DONGALA, Les petits garçons naissent aussi des étoiles. « La démocratie a dégringolé sur nos têtes. »

ANTHOLOGIE – 1998, Emmanuel DONGALA, Les petits garçons naissent aussi des étoiles. « La nouvelle couleur fétiche devint le rouge. »

« La nouvelle couleur fétiche devint le rouge. »

 « […] Il faut vous dire que la chance n’était pas avec moi car j’avais choisi le mauvais jour pour prétendre ouvrir mes yeux au monde. C’était le 15 août : non seulement cette date était importante en elle-même parce que c’était le jour de note fête nationale, mais c’était le 15 août 1980, vingtième anniversaire de l’Indépendance. La fête était donc plus qu’exceptionnelle.  Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 1998, Emmanuel DONGALA, Les petits garçons naissent aussi des étoiles. « La nouvelle couleur fétiche devint le rouge. »