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ANTHOLOGIE – 1981, Boris Boubacar DIOP, le temps de Tamango. « Ce sont mes otages et je suis le leur. »

« Ce sont mes otages et je suis le leur. »

 CHAPITRE I

 Le président ne prit même pas la peine de saluer ses Ministres. L’heure était grave. L’heure n’était pas aux salamalecs. Il dit : « L’heure est grave, Messieurs ! » C’était justement ce que pensaient ces Messieurs depuis une dizaine de jours. Ils avaient entrepris, avec une hardiesse inaccoutumée, de le faire comprendre au Président.  Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 1981, Boris Boubacar DIOP, le temps de Tamango. « Ce sont mes otages et je suis le leur. »

ANTHOLOGIE – 1982, Emmanuel DONGALA, Jazz et vin de palme. « Il ne sait pas à quel moment « l’homme » surgira pour le frapper à son tour. »

« Il ne sait pas à quel moment « l’homme » surgira pour le frapper à son tour. »

 « […] NON, cette fois-ci il n’échappera pas ! Après quarante-huit heures, on avait enfin pu retrouver sa trace, reconstituer son itinéraire et repérer le village où il se cachait. […]

L’exploit était quasi impossible car le père fondateur de la nation, le guide éclairé, le rénovateur, le grand timonier, le président à vie, le maréchal chef suprême des forces armées et père bien-aimé du peuple, Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 1982, Emmanuel DONGALA, Jazz et vin de palme. « Il ne sait pas à quel moment « l’homme » surgira pour le frapper à son tour. »

ANTHOLOGIE – 1997-1999, Alain VIRCONDELET, « le retour des sources. », in Une enfance algérienne. « Les eaux amères deviennent douces. »

« Les eaux amères deviennent douces. »

 « […] Certaines nuits, en France, lorsque l’Algérie l’appelait trop, il ouvrait la fenêtre de sa chambre et regardait le ciel. C’était à son immensité illimitée qu’il tentait de la rejoindre. Mais les nuits de France n’avaient pas cette clarté profonde que les étoiles aiguisent, et dont il avait eu la chance quelquefois d’entrevoir la splendeur. Ces fameuses nuits, comme le lui racontait sa mère, dans lesquelles le ciel s’entrouvre, où les « eaux amères deviennent douces, Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 1997-1999, Alain VIRCONDELET, « le retour des sources. », in Une enfance algérienne. « Les eaux amères deviennent douces. »

ANTHOLOGIE – 2008, Leonora MIANO Tels des astres éteints « La mort parmi les vivants. »

« La mort parmi les vivants. »

« […] L’escalier roulant était encore en panne. L’écriteau le disait en cours de maintenance. Des sans-abris étaient étendus sous des couvertures crasseuses. Un rat filait vers son trou. Une odeur de pourriture imprégnait l’atmosphère. Plus personne ne faisait attention à tout cela. La mort déambulait depuis longtemps parmi les vivants. Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 2008, Leonora MIANO Tels des astres éteints « La mort parmi les vivants. »

ANTHOLOGIE – 2009, Marie N’DIAYE, Trois femmes puissantes. « Un relent de moisi. »

« Un relent de moisi. »

 I

Et celui qui l’accueillit ou qui parut comme fortuitement sur le seuil de sa grande maison de béton, dans une intensité de lumière soudain si forte que son corps vêtu de clair paraissait la produire et la répandre lui-même, cet homme qui se tenait là, petit, alourdi, diffusant un éclat blanc comme une ampoule au néon, cet homme surgit au seuil de sa maison démesurée n’avait plus rien, se dit aussitôt Norah, de sa superbe, Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 2009, Marie N’DIAYE, Trois femmes puissantes. « Un relent de moisi. »