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MANUEL DE LITTERATURE-THEME DE TRAVAIL « L’ENFANCE »- BOUBOU HAMA « IZE-GANI. »(1985)

Les mythes africains

BOUBOU Hama, Izé-Gani, 1985,

« L’Enfance »

FICHE TECHNIQUE

BOUBOU(Hama), Izé-Gani, 1985, collection « jeunesse », 1885 ré édition, Édition Présence Africaine n°451, 133 pages, ISBN 2-7087-0451-6

L’EXTRAIT

« […] La mère d’ Izé-Gani s’arracha à sa douleur. Elle fit un effort pour se dominer. Elle sortit de sa case, en fit le tour et constata qu’elle était seule, seule avec son immense chagrin Elle avait pourtant, sept fois, entendu appeler : « Maman! Maman! Maman ! Maman! Maman! Maman! Maman! » C était clair, ce nom, elle l’avait entendu, quelqu’un l’avait crié sept fois. Ce n’était pas une illusion. Dans son ventre, Izé-Gani bougea et parla .Pour ne pas effrayer sa mère, il dit : « Maman ! Maman ! c’est moi, ce n’est pas une illusion qui t’égare, ni quelque diable qui te trompe ; c’est moi, ton fils, qui te parle de ton ventre. Prends courage, Maman, ce n’est pas un devin malfaisant qui veut t’enlever la raison, c’est ton fils qui te parle de ton ventre. Tu as bien entendu, la voix que tu as entendue vient de toi. Elle est de paix, Maman, rassure-toi, c’est moi, ton fils, qui te parle de ton ventre, qui t’ai appelée sept fois pour marquer ma présence. Maman, je m’appelle Izé-Gani. Je compatis à ta douleur. Je veux naitre à la vie pour connaître le monde et t y aider, y faire ce qu’y faisait mo père pour te rendre heureuse. » Izé-Gani avait si bien su lui parler que sa mère, pourtant stupéfaite, n’eut pas peur. En mère généreuse, elle se dit : Dieu est grand, il fait ce qu’il veut sans doute. C’est de sa grandeur que mon fils parle. Ainsi, elle pensa : Mon fils veut naitre à la vie pour connaître le monde et m’y aider, y faire ce qu’y faisait son père pour me rendre heureuse. Du ventre de sa mère, Izé-Gani parla : « Je sais ce que tu penses, Maman, j’entends ta pensée. Je sais que je ne suis pas arrivé à terme pour ma naissance et c’ est pourquoi je me suis donné le nom de d’ Izé-Gani. Je sais que, comme le frit vert, je ne suis pas mur, mais vert, ce qui justifie le nom que je me suis donné. Maman, je veux naitre à la vie pour connaître le monde et t’y aide, y faire ce qu’y faisait mon père pour te rendre heureuse ; […] »

BOUBOU (Hama), Izé-Gani, 1985, collection « jeunesse », 1885 ré édition, Édition Présence Africaine n°451, 133 pages, ISBN 2-7087-0451-6

L’AUTEUR

Boubou Hama Boubou Hama est un poète, philosophe et historien africain né en 1960 à l’ouest du Niger dans un petit village songhaï. Il fut Président de l’assemblée nationale au Niger de 1958 à 1974. Après des études dans différentes écoles du Niger, il arrive au Sénégal et fréquente l’école William-Ponty à l’ile de Gorée. Il s’agit d’une école fédérale de l’Afrique Occidentale française qui a formé, avant l’ère des indépendances, la plupart des instituteurs, médecins et cadres d’Afrique de l’Ouest, dont de nombreux ministres et chefs d’État ou de gouvernement. En 1929, Boubou Hama devient le premier instituteur nigérien et en 1946, en tant que membre fondateur du Parti progressiste nigérien, il participe au congrès de Bamako à l’issue duquel fut crée le Rassemblement Démocratique Africain.

Quelques œuvres de Boubou Hama

Histoire de Gobir et de Sokoto, 1967, Paris, Présence africaine cop. 173 pages, ASIN: B0014VMH7I

Le retard de l’Afrique : essai philosophique, 1972, Paris, Présence africaine, ASIN: B0084YROEO

Contes et légendes du Niger, 1972-1976, Paris, Présence africaine, 108 pages, ISBN: 2708703307

L’essence du verbe, 1978, Niamey, Centre d’Études Linguistiques et Historiques par la Tradition Orale (CELHTO), ASIN: B00NA228KA

Références externes

Boubou Hama sur Wikipedia

Fanta Maa sur Wikipedia

© Kadidja MAZOU TAHIROU & Xéna-Marine VALERO (avril 2016)

ANTHOLOGIE – 2009, Marie N’DIAYE, Trois femmes puissantes. « Un relent de moisi. »

« Un relent de moisi. »

 I

Et celui qui l’accueillit ou qui parut comme fortuitement sur le seuil de sa grande maison de béton, dans une intensité de lumière soudain si forte que son corps vêtu de clair paraissait la produire et la répandre lui-même, cet homme qui se tenait là, petit, alourdi, diffusant un éclat blanc comme une ampoule au néon, cet homme surgit au seuil de sa maison démesurée n’avait plus rien, se dit aussitôt Norah, de sa superbe, Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 2009, Marie N’DIAYE, Trois femmes puissantes. « Un relent de moisi. »

ANTHOLOGIE – 1961, Cheikh Hamidou KANE, L’aventure ambigüe. « Plus qu’une simple sédition de mon corps. »

« Plus qu’une simple sédition de mon corps. »

 « […] Il parlait peu, et cela, depuis qu’on avait commencé à le surnommer « le fou ».

Cet homme, qui était un fils authentique du pays, en était parti jadis, sans même que sa famille sût où il allait. Il était resté absent de longues années durant, puis un matin, il était revenu, sanglé dans sa redingote. Au moment de ce retour, une grande volubilité l’habitait. Il prétendait qu’il revenait du pays des Blancs Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 1961, Cheikh Hamidou KANE, L’aventure ambigüe. « Plus qu’une simple sédition de mon corps. »

1994, Amadou Hampâté BA, Oui, mon commandant! Récits.

« Musulman, fils de musulmans. »

 « […] – Bien ! ” fait Tierno. Il me regarde à nouveau. Je me sens comme saisi par quelque chose de puissant. Tout mon être est suspendu, en attente de je ne sais quoi.  Continuer la lecture de 1994, Amadou Hampâté BA, Oui, mon commandant! Récits.

2002 – Assia DJEBAR, La femme sans sépulture.

« Une joie dure. »

« […] 10 Troisième monologue de Zoulikha

A la ferme, chez mon père, le jour où je quittai l’école (l’école française, bien sûr !), mon père donc était si fier de répéter partout : « La première Araba, ma fille, à avoir eu son certificat d’études dans la région, peut-être même dans tout le département ! » Ce jour-là, je me souviens, je sautillais sur le sentier Continuer la lecture de 2002 – Assia DJEBAR, La femme sans sépulture.