EAD janvier 2021 Classes de Cinquièmes – Correction
JOUR 1 : Travail sur le manuel de Géographie : les repères spatiaux à l’échelle mondiale (1/2).
Pages 232 & 233. Une analyse à l’échelle mondiale de la question de l’inégal développement pour découvrir et comprendre les notions et les connaissances clés.
Consigne : 1/ Dans votre cahier recopiez le titre du thème et de la question et 2/ recopiez et répondez aux questions 1 à 5 pages 233, veillez à utiliser les informations des documents pour répondre.
Question n°1 page 233
(Documents 1 & 3) Quels sont les indicateurs utilisés pour mesurer les inégalités dans le monde ? Pourquoi celui du document 3 est-il plus complet que celui du document 1 ?
10% des près de 8 milliards d’êtres humains sur Terre vivent encore sous le seuil de pauvreté : mais cette extrême misère est très inégalement répartie. Comment mesurer les inégalités sociales ? Comment mesurer le développement ?
L’indicateur le plus souvent utilisé est le Produit Intérieur Brut (PIB), c’est-à-dire les richesses créées dans un pays en une année. Parfois on divise le PIB par le nombre d’habitants pour avoir une idée de ce que chaque individu peut avoir comme richesse à sa disposition. Ainsi, dans le monde, le PIB/hab./an était de 10 000 dollars. On estime alors qu’en moyenne un habitant qui créé 10 000$/an de richesse peut prétendre à avoir 10 000$ à dépenser. C’est loin d’être le cas. Un autre indicateur très utilisé pour mesurer le développement est l’Indice de Développement Humain (IDH), compris entre 0 et 1. Créé par Amartya SEN, un économiste indien, et Abdul HAQ, un mathématicien pakistanais, cet indicateur est plus complet que le PIB : il mesure le développement en ajoutant au PIB, des données supplémentaires comme l’espérance de vie, l’éducation et la santé.
Pour mesurer l’inégal développement dans le monde il vaut mieux utiliser l’IDH car cet indicateur permet de mesurer la richesse créée mais aussi la manière avec laquelle cette richesse est convertie en services de santé, d’éducation et en bien être pour les habitants concernés.
Question n°2 page 233
(Document 1) Nommez trois pays riches situés dans trois continents différents.
Le document intitulé « La répartition de la richesse et de la pauvreté dans le monde » est une carte établie par le Fonds Monétaire International (FMI), un organisme installé aux États-Unis dans la capitale Washington. La carte présente la valeur du PIB/hab./an/$ par pays en 2014. C’est une source fiable car le FMI rassemble les statistiques des nombreux États-membres de son organisation. Mais on peut penser qu’entre 2014 et aujourd’hui la situation de certains pays a beaucoup changé.
Grâce au FMI on peut voir qu’il y a des États riches sur beaucoup de continents. Les États-Unis (En Amérique), l’Arabie saoudite en Asie (Et toutes les monarchies pétrolières du Golfe arabo-persique) ou l’Australie (En Océanie) font parties de la classe la plus élevée : les habitants de ces trois pays ont un PIB/Hab./an/US$ compris en 38 000 et 137 000$, soit entre 4 et 14 fois la moyenne mondiale (Qui culmine à environ 10 000$/an).
D’autres régions sont aussi très riches : l’Europe de l’Ouest par exemple avec un PIB/hab./an compris entre 22 000$ et 38 000$ est une région privilégiée du monde. Mais ce qui frappe en regardant cette carte c’est le grand nombre de régions comprises dans les PIB faibles voire très faibles : l’Afrique subsaharienne, l’Afrique centrale, l’Asie du Sud, le cœur de l’Amérique du Sud ont des PIB/hab./an compris entre 9 000$ et … 609$.
Quand, dans un pays, le PIB/hab. est de 609$ cela veut dire qu’il créé pour 1,66$ de richesses par jour ! Il faut 7 minutes à un habitant d’un des pays les plus riches pour créer la même quantité de richesses… On le voit, les inégalités sont extrêmes dans le monde.
Question n°3 page 233
(Documents 1 & 3) Quel continent compte le plus grand nombre de pays pauvres et faiblement développés ? Quel continent connaît un développement rapide ?
Les deux cartes du FMI intitulées « La répartition de la richesse et de la pauvreté dans le monde » et « L’inégal développement en 2014 » montrent que l’Afrique concentre la pauvreté et les niveaux de développement les moins élevés.
Quelques pays d’Afrique du Nord (Algérie, Tunisie, Libye, et Égypte) sont compris dans la tranche des PIB/hab./an oscillant entre 9 000$ et 22 000$. Quelques pays de l’Afrique australe sont dans la même situation : c’est le cas de l’Afrique du Sud, de l’Angola, du Botswana. Le Gabon en Afrique centrale est dans la même fourchette de PIB/hab. Encore faut-il rappeler que parmi ces pays, la majorité sont des pays exportateurs de pétrole ou de gaz (Les « hydrocarbures ») et que le PIB est dépendant du cours de ces hydrocarbures dans les grandes bourses du monde, ce ne sont pas ces pays qui fixent les prix de ces produits. Le Gabon, l’Algérie, la Libye, l’Angola sont des pays exportateurs de pétrole et de gaz naturel, ils en sont aussi très dépendants.
Le développement est également très faible : les deux tiers des pays africains ont un IDH faible, inférieur à 0,540. Les plus développés des pays africains ont un IDH qui ne dépasse pas 0,800, aucun pays africain n’est dans la catégorie des IDH très élevés. Là aussi, il faut rappeler que dans l’IDH on intègre le PIB, donc les pays africains exportateurs de pétrole apparaissent parfois plus développés qu’ils ne le sont en réalité. Notons enfin que la moitié des pays africains n’ont pas connu d’amélioration de leur IDH ces dernières années.
L’Afrique est donc le continent qui concentre la pauvreté et le mal-développement dans le monde. On se demande bien pourquoi ?
Question n°4 page 233
(Document 2) Pourquoi le président de la Banque mondiale est-il optimiste concernant l’avenir ?
Jim Yong KIM, président de la Banque mondiale (Organisme international basé à Washington, aux États-Unis, qui prête de l’argent aux pays qui veulent financer des projets de développement économique), est optimiste quant au recul de la pauvreté dans le monde. En 2015, il déclare « […] L’extrême pauvreté recule dans le monde […] » (Ligne 1).
« […] nous sommes la première génération de toute l’histoire de l’humanité en mesure de mettre fin l’extrême pauvreté […] » (Lignes 7 à 9). Selon le président de la Banque mondiale, moins de 10% des êtres humains vivent désormais sous le seuil de pauvreté. Les progrès les plus importants semblent avoir été faits en Asie et en Amérique du Sud. La situation de l’Afrique et notamment de l’Afrique subsaharienne où l’amélioration reste « […] lente […] » (Lignes 11 et 12) est préoccupante. Les deux cartes du FMI confirment cette impression générale : les pays sud-américains ont un PIB/hab./an supérieur à 9 000$ en moyenne et un IDH souvent élevé (Entre 0,700 et 0,800).
On peut remarquer quand même que vaincre l’extrême pauvreté ce n’est pas vaincre la pauvreté : avec un PIB/hab./an de moins de 9 000$ (Tranche la plus basse) un être humain gagne 25$ par jour, soit 3$ par heure travaillée, ce qui est trois fois inférieur au salaire minimum en France. Par ailleurs, la pauvreté ne se définit pas seulement à l’échelle mondiale : en France, les personnes qui gagnent 9 000$/an sont considérées comme précaires et elles sont des millions.
Question n°5 page 233
(Document 4) La directrice d’Oxfam partage-t-elle cette vision optimiste ? Justifiez votre réponse.
Winnie BYANYIMA, directrice générale de l’Organisation Non Gouvernementale (ONG) Oxfam ne partageait pas du tout l’optimisme du président de la Banque mondiale d’alors, Jim Yong KIM. Pour elle, derrière la diminution de la pauvreté en moyenne nationale se cache l’augmentation des inégalités sociales au sein des pays. Elle faisait ainsi remarquer que 1% des plus riches possèdent près de 50% du patrimoine (Les biens possédés par les personnes) mondial. Ce qui veut dire que quand il y a deux dollars de biens possédés par des familles (Voitures, motos, maisons) 1$ appartient au groupe des 1% les plus riches. Les 99% qui restent se partagent l’autre dollar…
L’augmentation des inégalités domestiques (Dans un pays) est un phénomène mondial : il touche aussi bien les pays très riches comme la France, plus encore les États-Unis et la Grande-Bretagne que les pays très pauvres comme le Niger. La concentration des patrimoines aux mains de quelques familles devient comparable à la situation du XIXe siècle, aux premiers temps du développement économique de l’Europe.
Cette augmentation des inégalités est due largement à l’abandon dans les pays riches et pauvres des politiques publiques d’éducation et de santé, et au développement d’une économie de plus en plus contrôlée par les entreprises et de moins en moins contrôlée par les États. C’est la mondialisation.
JOUR 2 : Travail sur le manuel de Géographie : les repères spatiaux à l’échelle mondiale (2/2).
Pages 232 & 233. Vous allez utiliser les informations relevées dans les documents grâce à vos réponses aux questions pour construire une réponse argumentée, structurée en paragraphes et illustrée d’exemples précis. Suivez les conseils de méthodes donnés en classe et dans l’activité page 233.
Consigne : Quelles sont les inégalités de richesses dans le monde ? Comment évoluent-elles ? (Activité « Pour conclure », page 233).
Rédigez un texte d’une dizaine de lignes qui répond aux questions suivantes :
Quelles sont les inégalités de richesses dans le monde ? Comment évoluent-elles ?
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945), les inégalités de richesses ont diminué dans le monde. Aujourd’hui, moins de 10% des êtres humains vivent dans une situation d’extrême pauvreté (Avec moins de 2$/jour). Mais derrière cette diminution moyenne, se cachent de grandes inégalités : lesquelles ?
Les inégalités de richesses à l’échelle mondiale sont extrêmes : il y a cependant plusieurs manières de les calculer. On peut utiliser le Produit Intérieur Brut (PIB). Il mesure la richesse créée dans un pays en un an. On en déduit souvent que ça correspond aussi à ce que les habitants de ce pays peuvent dépenser chaque année, ce qui n’est pas vrai. Mais le PIB permet des comparaisons dans le monde entier entre différents pays. Certains États sont dans la tranche des plus forts PIB comme les États-Unis (20 000 milliards de US$) ou la Chine (12 000 milliards de US$). Pour éviter d’avantager, dans les comparaisons, les pays les plus peuplés on utilise le PIB/hab. : on divise alors le PIB par le nombre d’habitants. La moyenne mondiale est de 10 000$/ personne et par an. On se rend compte que la Chine (2ième PIB du monde) à un PIB/hab./an moyen (De 9 000$ à 22 000$ par an). Les États-Unis eux restent dans la catégorie la plus élevée (De 38 000$ à 140 000$ environ). Quand, dans un pays, le PIB/hab. est de 609$ cela veut dire qu’il créé pour 1,66$ de richesses par jour ! Il faut 7 minutes à un habitant d’un des pays les plus riches pour créer la même quantité de richesses… On le voit, les inégalités sont extrêmes dans le monde.
On peut aussi utiliser l’Indice de Développement Humain (IDH). Il prend en compte le PIB/hab./an/US$ mais aussi les niveaux d’éducation, de bien être (Espérance de vie) et de santé. Plus complet, il montre aussi que des pays dans la même tranche de PIB/hab. peuvent avoir des IDH très différents : le Kenya et la RDC sont dans la même catégorie des PIB/hab. faibles (Moins de 9 000$/an/personne) mais le Kenya a un IDH moyen, pas la RDC qui a un IDH faible. Cela montre que les pays peuvent avoir des politiques qui favorisent ou non le développement. La Banque mondiale qui accompagne les politiques de développement économiques des États se félicite de la réduction des inégalités : le président de la Banque mondiale, Jim Yong KIM déclarait en 2015 « […] nous sommes la première génération de toute l’histoire de l’humanité en mesure de mettre fin l’extrême pauvreté […] ». Pourtant, les ONG de lutte contre la pauvreté soulignent le prix à payer pour cette réduction moyenne des inégalités : Winnie BYANYIMA, directrice générale de l’Organisation Non Gouvernementale (ONG) Oxfam, ne partageait pas du tout l’optimisme du président de la Banque mondiale d’alors, Jim Yong KIM. Pour elle, derrière la diminution de la pauvreté en moyenne nationale se cache l’augmentation des inégalités sociales au sein des pays. Elle faisait ainsi remarquer que 1% des plus riches possèdent près de 50% du patrimoine (Les biens possédés par les personnes) mondial.
Les politiques publiques, celles dont l’accès est gratuit car elles sont payées par les impôts de tout le monde, favorisent le développement économique mais aussi le développement humain. Les États qui favorisent ces politiques ont un IDH plus forts que ceux qui ont le même PIB mais choisissent la compétition financière pour assurer le développement économique et social.
JOUR 3 : Travail sur le manuel de Géographie : une étude de cas à l’échelle nationale : « Richesses et pauvreté au Congo RDC) »
Cette fois-ci vous devez suivre votre expérience et votre intuition : vous n’avez plus de conseils de méthode. Vous allez rédiger une réponse argumentée, structurée en paragraphes et illustrée d’exemples précis à l’aide des informations des documents page 247.
Consigne : Répondez à la question « Malgré des richesses naturelles abondantes, pourquoi la pauvreté persiste-t-elle au Congo ? » (Page 247).
Quelle est votre conviction : malgré des richesses naturelles abondantes, pourquoi la pauvreté persiste-t-elle au Congo ?
Dans notre imaginaire, un pays riche est un pays qui a des richesses naturelles (Comme les diamants, le pétrole ou le gaz naturel). Est-ce vrai ? L’étude du cas de la République Démocratique du Congo va nous montrer qu’une bonne gouvernance est un atout plus précieux que des « richesses » naturelles.
La RDC est un pays au sous-sol riche. Très riche même : il a été qualifié de « scandale géologique » pour montrer combien son sous-sol contient de nombreuses richesses naturelles. Le site www.afriqueexpansion.com le rappelle (2013) : « […] Le sous-sol congolais compte parmi les plus riches au monde avec ses ressources minières […] les diamants, le cuivre, le cobalt, l’étain et l’or […] » (Lignes 1 à 3 et 4 et 5). Le site ajoute que les sols sont très fertiles, les ressources forestières sont nombreuses aussi puisque la RDC abrite une des dernières grandes forêts tropicale primaire (Avec l’Amazonie et l’Indonésie). Martin KOBLER, chef de la Monusco, la mission de l’Organisation des Nations Unies pour la RDC, estime à « […] plus d’un milliard de dollars […] » les fonds exploités en ressources naturelles en RDC (2015). Comment comprendre alors que 75% des Congolais de RDC vivent en dessous du seuil de pauvreté et qu’on aperçoive encore des bidonvilles dans la capitale fédérale, Kinshasa ?
La RDC est depuis le milieu des années 1990’ en proie à une série de conflits, dont de nombreuses guerres civiles. Les guerres empêchent les gens de cultiver la terre : les services de sécurité de RDC sont aussi de grands prédateurs. Le porte-parole du Programme Alimentaire Mondial (PAM) relevait en 2014 que « […] Des millions de personnes souffrent de malnutrition en raison de l’insécurité […] ». Martin KOBLER soulignait aussi que les groupes criminels détournent les fonds tirés de l’exploitation des ressources, souvent avec la complicité des hommes politiques de RDC : « […] La corruption est l’un des principaux problèmes qui minent la RDC ; l’argent est systématiquement détourné par les hommes de pouvoir […] » rapportait le professeur Kambamba DARLY, professeur d’économie à l’université de Kinshasa (2015). Cette hémorragie des ressources publiques explique le « […] faible niveau d’investissement du gouvernement dans l’éducation et la santé […] » selon le professeur Kambamba DARLY.
La malgouvernance et la permanence des conflits expliquent donc pourquoi la RDC est riche en ressources naturelles mais reste un des pays les plus pauvres du monde. On pourrait se demander quelle est la responsabilité de la communauté internationale dans cette situation : où les « hommes de pouvoir » cachent cet argent sale sinon dans les banques des pays riches, en Europe, en Chine et aux États-Unis ? Qui acceptent d’acheter des matières exploitées illégalement sinon cette même communauté internationale ? La pauvreté de la RDC s’explique aussi par les complicités économiques et politiques internationales.
© Souleymane ALI YÉRO, Erwan BERTHO & Ronan KOSSOU (2021)
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