GÉOGRAPHIE
Les statistiques: L’Indice de Développement Humain (IDH)
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L’Indice de Développement Humain (IDH) a été élaboré par les économistes Amartya SEN (Inde) et Mahbub UL’HAQ (Pakistan) en 1990 pour le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Il est calculé rétrospectivement (Jusqu’à 1975) afin de fournir des indicateurs d’évolution sur le moyen terme.
Le but du calcul de l’IDH est de compléter le PIB comme mesure des niveaux de développement en prenant en compte non seulement la création des richesses (PIB) mais également la redistribution globale des richesses au sein d’un pays.
Le calcul de l’IDH prend en compte l’espérance de vie à la naissance (1), le niveau d’éducation (2) et le niveau de vie (3) mesuré par le PIB (Jusqu’en 2010) puis mesuré par le Revenu National Brut (RNB, depuis 2010).
La méthode de calcul de l’IDH a changé entre 2009 et 2011 et le rapport de 2011 est le premier à utiliser systématiquement la nouvelle méthode dite de « progression géométrique ». Les écarts entre les chiffres de 2009 et ceux de 2011 sont conséquents.
Ce changement de mode de calcul a pour objectif de réduire l’impact d’une forte croissance (Par exemple celle du PIB) sur l’ensemble de l’indice. Ainsi une explosion des prix des matières premières faisant artificiellement augmenter le PIB d’un pays exportateur n’augmentera cependant pas son IDH de manière exagérée.
En 2010 une nouvelle modification a eu lieu dans le calcul de l’IDH. Au lieu du PIB qui mesurait la création de richesses in situ le PNUD utilise le RNB qui prend en compte les transferts financiers internationaux. Ainsi une entreprise minière étrangère installée sur le sol national verra son Chiffre d’Affaire (CA) comptabilisé dans le PIB mais le RNB ne prendra pas en compte les bénéfices rapatriés dans le pays d’origine de la firme ni tous les autres flux financiers ayant quittés le pays d’exploitation.
Les IDH des pays exportateurs de matières premières ou accueillant massivement des usines délocalisées ont singulièrement baissé.
L’IDH reste cependant un indicateur insuffisant pour mesurer complètement le développement. Il ne prend par exemple que très peu en compte les inégalités au sein d’un même pays, même si depuis 2011 il existe un « IDH ajusté aux inégalités ».
L’IDH ne prend bien sûr pas en compte les différences régionales ou sexuelles. Le PNUD élabore donc en permanence des IDH régionaux et des IDH par genre. Mais ces indicateurs sont encore loin d’exister pour de nombreux pays.
La collecte des données est parfois sujette à caution. Pour 16 pays (Sur 187, soit 8,5%) tous les indices n’étaient pas disponibles. L’IDH a donc été calculé à partir de données incomplètes. Certains pays (Comme Taïwan) n’étant pas membres de l’ONU fournissent des données à partir de leurs administrations publiques, parfois sujettes à caution.
Plus grave l’IDH ne prend pas en compte la situation politique (démocratie, dictature…) alors même que des indicateurs existent et que la situation politique est une manifestation nette du développement social d’une communauté.
Plus que jamais il importe donc de croiser les indicateurs, de les mettre en perspective géographique en les comparant avec d’autres pays et de les mettre en perspective chronologique en mesurant les évolutions des mêmes indicateurs dans le temps pour un pays donné. C’est dans ce croisement des indicateurs et des échelles que se fait la « mesure du développement ».
© Erwan BERTHO
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