CROQUIS DE GEOGRAPHIE
« Flux et centres d’impulsion dans l’espace mondial. »
Commentaire et analyse du sujet.
Le sujet invite à montrer comment la répartition des centres d’impulsion et la géographie des flux aujourd’hui manifestent la puissance de la Triade sur le reste de l’espace mondial. En nuance on montrera que dans l’hémisphère économique sud des centres d’impulsion concurrentiels émergent et s’affirment notamment dans les BRIC, et émettent à leur tour des flux qui témoignent de leur puissance. On n’opposera pas cependant ces centres d’impulsion sans rappeler tout de même que les BRIC restent tributaires de commandes (dans une moindre mesure) et des investissements du Nord.
Plusieurs organisation de la légende sont possibles : rien n’interdit en effet en Géographie (mais c’est interdit partout ailleurs) de suivre l’énoncé du sujet pour faire un plan. Ainsi une légende organisée en I. Les centres d’impulsion dans l’espace mondial et en II. Les flux dans l’espace mondial n’était pas retoquée d’office.
On pouvait l’affiner en libellant ainsi I. Les centres d’impulsion majoritairement concentrés au Nord manifestent la puissance de la Triade… II. Qui émet ou reçoit la quasi-totalité des flux économiques et démographiques de la planète.
Le deuxième libellé avait l’avantage d’amener des idées directrices. Rien n’interdisait non plus de problématiser les énoncés en libellant ainsi : I. Les centres d’impulsion du Nord qui dominent l’espace mondial et l’organisent sont aujourd’hui concurrencés par des centres d’impulsion régionaux et continentaux situés au Sud… II. …Mais la géographie des flux, concentrés au Nord, témoigne de la puissance mondiale des pôles de la Triade et de la dépendance des pays du Sud.
On pouvait choisir un plan dialectique organisé autour d’une problématique rédigée sur le thème de la puissance de la Triade. « Dans quelles mesures la répartition des centres d’impulsion et la géographie des flux dans l’espace mondial aujourd’hui témoignent encore de la puissance de la Triade ? «
On pouvait alors faire une première partie sur la domination de la Triade et une deuxième sur l’émergence de puissances régionales et continentales qui s’affirment et ont des prétentions légitimes à devenir des puissances mondiales : les BRIC.
On pouvait enfin choisir un plan régional pour montrer selon une analyse centre/périphérie un peu marxisante l’existence d’un double système mondial : une Triade centre de l’espace mondial avec ses marges immédiates (Mexamérique, Méditerranée, Mer de Chine), et les BRIC jouant le rôle de pôles continentaux avec des marges régionales.
Les candidats sont invités à réfléchir sur le fait que chaque croquis doit pouvoir être synthétisé en un schéma car si la Géographie est donnée en sujets de première partie les compositions de Géographie doivent être accompagnées de représentations graphiques.
On attendait bien sûr que les candidats montre bien les centres d’impulsion à différentes échelles (A l’échelle mondiale des régions, à l’échelle régionale des mégalopoles, à l’échelle locale des hyper centres comme New York.) La notion d’échelle et donc la capacité des candidats à changer les échelles d’analyse pour rendre compte d’un phénomène est au cœur du programme de Géographie depuis la Seconde.
Il fallait montrer enfin les natures différentes des centres d’impulsion : centres d’impulsion à vocation politique, ou économique (financiers par exemple). On voyait alors rapidement que les Etats-Unis concentraient 1°) une grande quantité de ces centres d’impulsion et 2°) des centres d’impulsion de toutes natures avec les places boursières, les sièges des grandes organisations internationales politiques et financières, les grands centres de décisions militaires, les capitales culturelles et médiatiques (Hollywood, Broadway, Atlanta…). Ce qui faisait des États-Unis le centre d’impulsion majeur du monde et même pour New-York un « hyper centre ».
Le tracé des flux ne devait pas être caricatural : la majeure partie des flux démographiques du travail sont Sud/Sud et les flux touristiques sont Nord/Nord ! On pouvait établir le lien entre flux et centres d’impulsion en cartographiant les hubs et les grands ensembles portuaires avec des figurés ponctuels mais tracer les principales routes commerciales permettait quand même de dessiner l’hémisphère économique !
Enfin s’il restait du temps on pouvait mettre l’accent sur les conséquences d’une telle inégalité dans la répartition des centres d’impulsion pour montrer que la Triade et les BRIC laissaient de côté une masse grandissante de Pays les Moins Avancés (45 aujourd’hui, 15 en 1995) qui étaient marqués par les stigmates de la pauvreté : pandémies, guerres, misère, exodes, morts prématurées…
Analyse du sujet Flux et centres d’impulsion