{"id":7950,"date":"2018-05-21T06:36:19","date_gmt":"2018-05-21T05:36:19","guid":{"rendered":"http:\/\/www.hglycee.fr\/?p=7950"},"modified":"2019-08-31T12:44:39","modified_gmt":"2019-08-31T11:44:39","slug":"bibliotheque-virtuelle-fiches-de-lecture-bernard-vincent-lannee-admirable-1992-la-commemoration-de-lunification-du-monde","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.hglycee.fr\/bibliotheque-virtuelle-fiches-de-lecture-bernard-vincent-lannee-admirable-1992-la-commemoration-de-lunification-du-monde\/","title":{"rendered":"BIBLIOTH\u00c8QUE VIRTUELLE – FICHES DE LECTURE – Bernard VINCENT, \u00ab\u00a0L’ann\u00e9e admirable\u00a0\u00bb, 1992, \u00ab\u00a0La comm\u00e9moration de l’unification du monde\u00a0\u00bb."},"content":{"rendered":"

BIBLIOTH\u00c8QUE VIRTUELLE\u00a0\u2013\u00a0FICHES DE LECTURE<\/p>\n

Bernard VINCENT<\/strong>, 1492.\u00a0\u00ab\u00a0L\u2019Ann\u00e9e admirable\u00a0\u00bb<\/em>, 1991, France, Prix des Ambassadeurs, Prix Bordin de l\u2019Acad\u00e9mie des Inscriptions et Belles Lettres 1993<\/span><\/p>\n

\u00ab\u00a0La comm\u00e9moration de l\u2019unification du monde\u00a0\u00bb<\/strong><\/span><\/p>\n

FICHE TECHNIQUE<\/strong><\/p>\n

VINCENT<\/strong> (Bernard), 1492.\u00a0\u00ab\u00a0L\u2019Ann\u00e9e admirable.\u00a0\u00bb<\/em>, 1991, Paris, Prix des Ambassadeurs 1992, Prix Bordin de l\u2019Acad\u00e9mie des Inscriptions et Belles Lettres 1993, 226 pages, aux \u00e9ditions Aubier, ISBN 2-7007-2234-5.\u00a0<\/p>\n

L\u2019AUTEUR<\/strong><\/p>\n

Bernard VINCENT est directeur d\u2019\u00e9tudes <\/strong>\u00e0 l\u2019\u00c9<\/u>cole des H<\/u>autes \u00c9<\/u>tudes en S<\/u>ciences S<\/u>ociales (EHESS<\/strong>), membre \u00e9m\u00e9rite du C<\/u>entre N<\/u>ational de la R<\/u>echerche S<\/u>cientifique (CNRS<\/strong>).\u00a0Hispaniste<\/strong>, historien sp\u00e9cialiste d\u2019abord de l\u2019Histoire moderne de l\u2019Espagne et de ses d\u00e9pendances coloniales, il a publi\u00e9 notamment des ouvrages sur les minorit\u00e9s religieuses en Espagne et leurs attitudes face \u00e0 la construction de l\u2019\u00c9tat centralis\u00e9<\/strong> dans l\u2019Empire espagnol du \u00ab\u00a0Si\u00e8cle d\u2019or\u00a0\u00bb, les relations dialectiques entre l\u2019unification progressive de la nation espagnole et ses minorit\u00e9s, h\u00e9rit\u00e9es ou construites.<\/p>\n

LE LIVRE<\/strong><\/p>\n

Il a fallu pr\u00e8s d\u2019un quart de si\u00e8cle pour comprendre le livre<\/strong> de Bernard VINCENT, \u00e9crit dans la fi\u00e8vre du cinqui\u00e8me centenaire des voyages de Christophe COLOMB, quand le Monde se demandait s\u2019il fallait parler de d\u00e9couvertes, de rencontres ou d\u2019exploration pour rendre compte de ce qui fut une formidable entreprise pour l\u2019Occident et un malheur pour quasiment le tiers de l\u2019humanit\u00e9.\u00a0Autant dire que l\u2019ouvrage de Bernard VINCENT n\u2019avait aucune chance d\u2019\u00eatre entendu.<\/p>\n

Sanjay SUBRAHMANYAM, au moins, avait b\u00e9n\u00e9fici\u00e9 de l\u2019effet de pol\u00e9mique, et son petit livre sur la vie de Vasco de GAMA avait rapidement \u00e9t\u00e9 vu comme ce qu\u2019il \u00e9tait, l\u2019amorce d\u2019une r\u00e9volution historiographie.\u00a0Celle qu\u2019on appelle aujourd\u2019hui les \u00ab\u00a0Histoires connect\u00e9es\u00a0\u00bb<\/strong>.<\/p>\n

Si l\u2019ouvrage de Bernard VINCENT ne rencontre que peu d\u2019\u00e9chos dans un premier temps, c\u2019est qu\u2019il ne fait pas dans 1492, \u00ab\u00a0L\u2019Ann\u00e9e admirable\u00a0\u00bb<\/em><\/strong> l\u2019histoire<\/strong> d\u2019une ann\u00e9e, mais celle d\u2019un espace<\/strong>, le monde ib\u00e9rique<\/strong> au moment o\u00f9 sa dilatation va \u00eatre extr\u00eame.\u00a0De l\u2019espace m\u00e9diterran\u00e9en, dans lequel il jette ses minorit\u00e9s, \u00e0 l\u2019espace atlantique dans lequel le Portugal le jette, le royaume de Ferdinand et Isabelle vit ses derni\u00e8res heures m\u00e9di\u00e9vales<\/strong> et les premi\u00e8res heures de la modernit\u00e9 la plus radicale\u00a0: la mondialisation.<\/p>\n

Dans un premier temps, l\u2019ouvrage de Bernard VINCENT d\u00e9cevra les lecteurs des grands ouvrages d\u2019Histoire globale\u00a0: mais cinq ans avant Vasco de Gama.\u00a0L\u00e9gendes et tribulation du Vice-roi des Indes<\/em> (1997) seize ans avant G\u00e9ohistoire de la mondialisation<\/em> (2007), et vingt ans avant L\u2019Histoire \u00e0 parts \u00e9gales<\/em>, Bernard VINCENT fait aujourd\u2019hui figure de pr\u00e9curseur de cette histoire connect\u00e9e<\/strong> qui appara\u00eet si mainstream<\/em> m\u00eame en France.<\/p>\n

Bien s\u00fbr, aujourd\u2019hui, les quelques lignes d\u00e9volues \u00e0 la Traite g\u00eanent, m\u00eame si de superbes lignes sont \u00e9crites par la suite sur les conditions sordides faites aux mineurs noirs et indiens des mines d\u2019argent<\/strong> du Mexique et du P\u00e9rou, \u00e0 l\u2019esp\u00e9rance de vie ne d\u00e9passant gu\u00e8re quelques mois (Potosi) \u00e0 quelques semaines (au Savocon par exemple).\u00a0Bien s\u00fbr le propos centr\u00e9 sur une ann\u00e9e ne permet ni d\u2019\u00e9tudier les ressorts de la conqu\u00eate du Mexique ou du P\u00e9rou ou d\u2019aborder le syst\u00e8me colonial espagnol.\u00a0Mais sous la simplicit\u00e9 du texte<\/strong>, \u00e9merge rapidement une pens\u00e9e brillante et vive qui inaugure en France un courant historiographique qui s\u2019attachera par la suite \u00e0 analyser en d\u00e9tail ces connexions que le XVIe si\u00e8cle a \u00e9tabli, entra\u00eenant par l\u00e0 l\u2019unification du monde<\/strong>.<\/p>\n

Car c\u2019est bien le v\u00e9ritable sujet de ce livre\u00a0: comprendre comment irr\u00e9m\u00e9diablement s\u2019est op\u00e9r\u00e9e en quelques mois l\u2019unification du monde, qui passe de trois \u00e0 quatre parties.\u00a0La question qu\u2019il pose est assez simple et profonde\u00a0: que s\u2019est-il pass\u00e9 en 1492\u00a0?<\/strong>\u00a0Et contrairement \u00e0 Jacques ATTALI (1492<\/em>) il ne d\u00e9roule pas une chronologie<\/strong> de cette annus mirabilis<\/em>, mais bien une analyse de ses cons\u00e9quences<\/strong>.\u00a0Apr\u00e8s tout, pour trois continents, cette ann\u00e9e changea d\u00e9finitivement leur histoire.\u00a0Cela vaut la peine qu\u2019on s\u2019y arr\u00eate.<\/p>\n

Le livre de Bernard VINCENT est structur\u00e9 en cinq chapitres<\/strong>, laissant la place \u00e0 l\u2019histoire \u00e9v\u00e9nementielle (Chapitre I Les \u00e9v\u00e9nements<\/strong>) pour lui donner du sens et r\u00e9pondre aux questions historiographiques essentielles (Chapitre II Pourquoi l\u2019Espagne\u00a0?<\/strong>) qui traitent \u00e0 la fois de la question religieuse (Chapitre III Une triple diaspora<\/strong>) mais aussi \u00e0 celle des m\u00e9canismes qui conduisent de l\u2019Ancien Monde au Nouveau Monde (Chapitre IV L\u2019unification du monde<\/strong>) avant de traiter de la m\u00e9moire de l\u2019\u00e9v\u00e9nement (Chapitre V Comm\u00e9morations<\/strong>), th\u00e8me d\u2019actualit\u00e9 l\u2019ann\u00e9e pr\u00e9c\u00e9dent le cinq centi\u00e8me anniversaire de l\u2019ann\u00e9e 1492.<\/p>\n

Cette organisation correspond \u00e0 un triptyque aujourd\u2019hui classique\u00a0: exposer<\/strong>, comprendre<\/strong>, \u00e9tudie<\/strong>r le souvenir et la m\u00e9moire<\/strong>.\u00a0La m\u00e9moire elle-m\u00eame devient un objet d\u2019histoire.\u00a0Mais \u00e0 l\u2019or\u00e9e des ann\u00e9es quatre-vingt dix, o\u00f9 commen\u00e7ait tout juste l\u2019\u00e9tude des lieux de m\u00e9moire, et o\u00f9 l\u2019\u00e9tude des comm\u00e9morations n\u2019\u00e9tait pas encore un objet historiographique, l\u2019organisation du livre de Bernard VINCENT est novatrice et audacieuse.<\/p>\n

Bernard VINCENT propose d\u2019analyser quatre \u00e9v\u00e9nements majeurs de l\u2019ann\u00e9e 1492\u00a0: la chute de Grenade<\/strong> le 2 janvier 1492, l\u2019expulsion des juifs<\/strong> le 31 mars 1492, le 30 avril 1492 les capitulations faisant de Christophe COLOMB l\u2019amiral de la mer oc\u00e9ane<\/strong>, Vice-roi et gouverneur des \u00eeles et terres fermes \u00e0 d\u00e9couvrir sont confirm\u00e9es par lettres patentes et enfin le 18 ao\u00fbt 1492, la grammaire de la langue castillane de Antonio de NUBRIJA<\/strong> est publi\u00e9e, premi\u00e8re grammaire d\u2019une langue vernaculaire.<\/p>\n

L\u2019ann\u00e9e 1492 commence donc le 2 janvier<\/strong>, lorsque la ville de Grenade se rend<\/strong>, signant la fin du dernier \u00c9tat musulman en Espagne.\u00a0Les Ib\u00e9riques se lancent presqu\u2019aussit\u00f4t de l\u2019autre c\u00f4t\u00e9 de la M\u00e9diterran\u00e9e, s\u2019emparant des Canaries et de Ceuta et Melilla, anim\u00e9s par l\u2019esprit de la Reconquista<\/em>, c\u2019est-\u00e0-dire des Croisades.\u00a0D\u2019ailleurs les souverains espagnols s\u2019ils se sont endett\u00e9s pour parachever la conqu\u00eate du royaume nasride, ont aussi profit\u00e9 des fonds lev\u00e9s pour la croisade.\u00a0Le Moyen-\u00e2ge vit encore dans cette Renaissance<\/strong> qui s\u2019amorce.<\/p>\n

La reddition du royaume musulman des nasrides est le grand \u0153uvre<\/strong>\u00a0\u2013\u00a0bien plus que l\u2019exp\u00e9dition de Christophe Colomb qui n\u2019accouchera que d\u2019\u00eeles d\u00e9cevantes \u2013 des deux souverains, Ferdinand d\u2019Aragon<\/strong> et Isabelle de Castille<\/strong>, tous deux souverains chez eux et souverains d\u2019un nouveau royaume qui \u00e9merge\u00a0: l\u2019Espagne.\u00a0Prendre le pouvoir et le garder a \u00e9t\u00e9 une affaire de haute politique mais aussi d\u2019\u00e2pres luttes, Isabelle devant sa couronne \u00e0 une guerre, qui a oppos\u00e9 les deux monarques \u00e0 une guerre civile dans laquelle le parti des opposants \u00e9tait financ\u00e9 par le puissant royaume de Portugal.\u00a0L\u2019ach\u00e8vement de la conqu\u00eate est aussi un moyen de souder la noblesse militaire<\/strong> autour d\u2019une cause commune qui efface les divisions de la guerre civile.<\/p>\n

Pour vaincre, il a fallu le courage personnel de Ferdinand qui prend part physiquement aux batailles, mais aussi la mise en place d\u2019une arm\u00e9e moderne<\/strong>, compos\u00e9e aussi de mercenaires \u00e9trangers, d\u2019artilleurs et d\u2019arquebusiers\u00a0:\u00a0Anglais, Fran\u00e7ais, G\u00e9nois viennent grossier les rangs d\u2019une chevalerie encore puissante mais insuffisante pour mener une guerre de si\u00e8ges.\u00a0Cette arm\u00e9e sold\u00e9e n\u00e9cessite un \u00c9tat de plus en plus centralis\u00e9, d\u2019une administration efficace<\/strong> et d\u2019une propagande active<\/strong> qui fait rayonner dans le royaume l\u2019image des deux souverains.<\/p>\n

Si les termes de la reddition de Boabdil sont \u00e9quitables \u2013 en particulier pour ce qui concerne le maintien dans le royaume de la religion musulmane et de ceux qui la pratiquent \u2013 les faits d\u00e9notent une politique intentionnelle d\u2019expulsion rapide des musulmans<\/strong>, et au premier chef d\u2019entre eux des chefs politiques, fermement invit\u00e9s \u00e0 quitter l\u2019Espagne pour le Maroc.\u00a0Commence alors un exode qui porte les Musulmans chass\u00e9s <\/strong>d\u2019Espagne vers les villes du Nord du Maroc<\/strong>, o\u00f9 ils sont re\u00e7us froidement en vaincus, voire en tra\u00eetres, mais qui les porte aussi en Tunisie<\/strong>, voire en \u00c9gypte<\/strong>.\u00a0C\u2019est la premi\u00e8re des diasporas de cette ann\u00e9e 1492.<\/p>\n

L\u2019onde choc <\/strong>dans le monde musulman est intense<\/strong>\u00a0: la tristesse<\/strong> et l\u2019incompr\u00e9hension<\/strong> marquent les r\u00e9actions dans l\u2019ensemble du monde musulman, plus surement quand il est arabe, la grande affaire du monde ottoman restant la s\u00e9curisation des fronti\u00e8res asiatiques et europ\u00e9ennes.\u00a0Mais l\u2019\u00e9v\u00e9nement \u00e0 une port\u00e9e plus grande encore dans le monde chr\u00e9tien<\/strong>\u00a0: les mercenaires allemands, suisses, bretons, fran\u00e7ais et anglais qui servent dans les arm\u00e9es espagnoles rentrent en colportant la nouvelle de la victoire sur les Musulmans.\u00a0Alors que les derni\u00e8res citadelles chr\u00e9tiennes en Syrie et en Palestine tombent, et que les gal\u00e8res ottomanes r\u00e8gnent le long des rives de la M\u00e9diterran\u00e9e, la nouvelle met du baume au c\u0153ur des peuples et des souverains.<\/p>\n

La politique d\u2019expulsion des musulmans, qui tranche avec la cohabitation ant\u00e9rieure, relativement harmonieuse compte tenu du contexte de reprise de la guerre, s\u2019accompagne tr\u00e8s vite de l\u2019expulsion des Juifs (31 mars 1492)<\/strong>.\u00a0Ils ont jusqu\u2019au 31 juillet de l\u2019ann\u00e9e pour quitter le royaume<\/strong>.\u00a0Ils ne pourront emporter ni or, ni argent, ni armes ni chevaux.\u00a0Si les Juifs sont maltrait\u00e9s en Europe\u00a0\u2013\u00a0les d\u00e9crets d\u2019expulsion <\/strong>ont \u00e9t\u00e9 sign\u00e9s en Angleterre<\/strong> et en France<\/strong> bien avant\u00a0\u2013\u00a0ils avaient trouv\u00e9 depuis longtemps, surtout du c\u00f4t\u00e9 chr\u00e9tien, une terre accueillante.\u00a0Beaucoup sont dans l\u2019administration royale<\/strong>, parfois financiers, plus souvent administrateurs<\/strong>.\u00a0Dans les campagnes, ils cultivent<\/strong>, situation inconcevable partout ailleurs en Europe o\u00f9 ce peuple consid\u00e9r\u00e9 comme impur est interdit de propri\u00e9t\u00e9 fonci\u00e8re.<\/p>\n

Une communaut\u00e9 minoritaire<\/strong> (Moins de 5% de la population), dont certains membres sont proches du pouvoir, isol\u00e9e<\/strong> du reste de la population et r\u00e9gie par des r\u00e8gles qui lui sont propres<\/strong>, mais gu\u00e8re riche<\/strong>, sinon dans l\u2019imaginaire de la vox populi<\/em>.\u00a0Mais la politique royale s\u2019est impitoyablement durcie dans les derni\u00e8res ann\u00e9es pr\u00e9c\u00e9dents la chute de Grenade\u00a0: en 1478<\/strong>, les Rois Catholiques obtiennent l\u2019installation du Tribunal de la Sainte Inquisition<\/strong>, en 1480<\/strong> les Juifs sont confin\u00e9s dans les ghettos<\/strong>, et ne peuvent poss\u00e9der de maisons en dehors, en 1481 enfin les premiers conversos<\/em> (Juifs convertis) convaincus d\u2019apostasie sont br\u00fbl\u00e9s.\u00a0La nomination du moine dominicain Thomas de TORQUEMADA (1483) fait des \u00ab\u00a0juda\u00efsant\u00a0\u00bb<\/strong>, chr\u00e9tiens convertis de fra\u00eeche date et pratiquant encore des rites juifs, la cible<\/strong> de l\u2019inquisition\u00a0: chaque ann\u00e9e dans les principales villes espagnoles une vingtaine de ces juda\u00efsant sont br\u00fbl\u00e9s.\u00a0Les Juifs sont d\u00e9j\u00e0 expuls\u00e9s d\u2019Andalousie (1483).\u00a0En 1490<\/strong> dans la plupart des villes espagnoles les ghettos ont \u00e9t\u00e9 transf\u00e9r\u00e9s \u00e0 l\u2019ext\u00e9rieur des remparts<\/strong>, le nombre de familles juives contingent\u00e9.<\/p>\n

La victoire sur les Musulmans nasrides (1492) entra\u00eene une vague d\u2019euphorie dans toute la p\u00e9ninsule, port\u00e9e par une arm\u00e9e farouchement antis\u00e9mite.\u00a0Les affaires \u2013 mont\u00e9es de toutes pi\u00e8ces, comme celle dite de l\u2019enfant martyr d\u2019Avila (1491), soi-disant sacrifi\u00e9 par des conversos<\/em> souhaitant revenir \u00e0 la foi juda\u00efque et profanant des hosties \u2013 compromettant les personnalit\u00e9s juives se sont multipli\u00e9es.\u00a0Les Rois Catholiques leur donnent une grande publicit\u00e9, appuyant les demandes d\u2019extension des pouvoirs de l\u2019Inquisition.<\/p>\n

Depuis 1478 la situation des Juifs s\u2019est d\u00e9grad\u00e9e<\/strong>.\u00a0Le d\u00e9cret d\u2019expulsion \u2013 salu\u00e9 dans l\u2019ensemble du monde chr\u00e9tien \u2013 s\u2019il surprend par sa radicalit\u00e9, entre dans une logique qui voit chaque ann\u00e9e depuis 1478 les mesures de pers\u00e9cution et de marginalisation contre les Juifs et les conversos<\/em> s\u2019additionner et s\u2019aggraver.\u00a0Avec la chute de Grenade et l\u2019expulsion des Juifs, les souverains espagnols, Isabelle de Castille et Ferdinand d\u2019Aragon, re\u00e7oivent du Pape Alexandre VI le titre de \u00ab\u00a0Rois Catholiques\u00a0\u00bb.<\/p>\n

La volont\u00e9 royale est d\u2019autant plus manifeste que les demandes de d\u00e9rogation venant des municipalit\u00e9s et des grands seigneurs sont nombreuses.\u00a0Aucune n\u2019atteint son but.\u00a0Au 31 juillet, apr\u00e8s des semaines de marche sur les routes, souvent brim\u00e9s, spoli\u00e9s toujours, vol\u00e9s souvent y compris sur les bateaux qui les emportent au Maroc, en Tunisie, parfois dans l\u2019empire ottoman, souvent dans le royaume de Naples, d\u2019o\u00f9 ils fuiront encore, les Juifs d\u2019Espagne sont partis.<\/p>\n

C\u2019est la deuxi\u00e8me diaspora<\/strong> de l\u2019ann\u00e9e 1492.\u00a0La troisi\u00e8me commence avec Christophe COLOMB, le marin g\u00e9nois qui va donner un empire \u00e0 cet appendice europ\u00e9en qu\u2019est la p\u00e9ninsule ib\u00e9rique.\u00a0Dans la foul\u00e9e, il initie une formidable migration des Europ\u00e9ens<\/strong> vers le continent am\u00e9ricain.<\/p>\n

Contrairement \u00e0 ce que raconte la l\u00e9gende, Christophe COLOMB n\u2019est pas un personnage myst\u00e9rieux<\/strong>.\u00a0Il fait partie de cette constellation internationale<\/strong> de cartographes, marins, commer\u00e7ants, explorateurs, \u00e9vang\u00e9lisateurs et princes qui s\u2019est tourn\u00e9e r\u00e9solument vers les routes atlantiques<\/strong>.\u00a0Cette constellation est en liaison constante, via les lettres, rencontres, \u00e9changes d\u2019informations, soci\u00e9t\u00e9s d\u00e9tenues en commun<\/strong>, soci\u00e9t\u00e9s savantes, rencontrent dans les ports mais aussi les couvents o\u00f9 une \u00e9lite lettr\u00e9e et humaniste consigne et cartographie<\/strong> les d\u00e9couvertes et les hypoth\u00e8ses.\u00a0Les routes vers l\u2019Afrique et l\u2019Atlantique Nord sont les plus parcourues, les navires vont aussi au Cap Vert, aux Canaries, aux A\u00e7ores\u2026\u00a0Le grand large n\u2019est pas loin.<\/p>\n

COLOMB et ses protecteurs avec lui, est port\u00e9 par un puissant \u00e9lan messianique<\/strong>, issu du plus profond m\u00e9di\u00e9val, comme par le d\u00e9sir d\u2019atteindre les \u00eeles des \u00e9pices<\/strong>, ambition de la Renaissance et de ses marchands.\u00a0Ces \u00eeles, promesses de voyages lointains et de grands b\u00e9n\u00e9fices, sont situ\u00e9es dans un Orient extr\u00eame<\/strong> dont parle MARCO POLO dans son Devisement du Monde<\/em>, mais qui reste inaccessible aux Chr\u00e9tiens, surtout depuis que l\u2019Empire ottoman et les mamelouks d\u2019\u00c9gypte ont resserr\u00e9 leur emprise sur les comptoirs de M\u00e9diterran\u00e9e et les routes de l\u2019Oc\u00e9an Indien.<\/p>\n

La d\u00e9couverte<\/strong>, pass\u00e9e le premier moment d\u2019exaltation, est d\u00e9cevante<\/strong>.\u00a0Quelques \u00eeles, bien pauvres en or, sans ville ni finalement ce qu\u2019on nomme la civilisation.\u00a0Ce n\u2019est ni le Cathay ni Cipangu.\u00a0COLOMB a \u00e9chou\u00e9<\/strong>.\u00a0La d\u00e9convenue est d\u2019autant plus am\u00e8re que les Portugais, d\u00e9j\u00e0 bien avanc\u00e9s, atteignent l\u2019Inde (1498) et s\u2019emparent de Malacca (1511) avant de mettre la main sur les Moluques.<\/p>\n

Mais les quelques \u00eeles d\u00e9couvertes<\/strong>, dont Cuba et Hispaniola, sont aussit\u00f4t mises en cultures<\/strong>, la canne \u00e0 sucre<\/strong> essentiellement, sur un mod\u00e8le d\u00e9j\u00e0 exp\u00e9riment\u00e9 \u00e0 Mad\u00e8re, o\u00f9 des esclaves africains d\u00e9port\u00e9s sont taillables et corv\u00e9ables \u00e0 merci.\u00a0C\u2019est la quatri\u00e8me diaspora<\/strong>, celle de la d\u00e9portation des Africains aux Antilles et en Am\u00e9rique<\/strong>.\u00a0La d\u00e9portation est d\u2019autant plus n\u00e9cessaire que les Indiens, frapp\u00e9s par la migration bact\u00e9rienne, sont d\u00e9cim\u00e9s\u00a0: 100% de la population indienne des Cara\u00efbes dispara\u00eet, dont les Arawak.\u00a0Sur 8 millions d\u2019habitants en 1492, il ne reste que 125 Indiens en 1570\u00a0!\u00a0Au Mexique la population est divis\u00e9e par 30 en 75 ans (1520-1605).<\/p>\n

Mais cette confrontation microbienne se fait dans les deux sens\u00a0: si les Espagnols importent la variole<\/strong>, le typhus<\/strong> et des maladies infantiles qui foudroient les populations am\u00e9ricaines comme les oreillons ou la grippe<\/strong>, ils ram\u00e8nent la syphilis<\/strong> (La tr\u00e9pon\u00e9matose) d\u2019abord en 1492 au Portugal<\/strong>, puis en 1493<\/strong> \u00e0 Barcelone<\/strong> o\u00f9 les m\u00e9decins observent les m\u00e9decins de COLOMB gravement atteints, la syphilis passe en 1494 en Italie <\/strong>avec les hommes d\u2019armes espagnols, en 1495<\/strong> les mercenaires \u00e9cossais l\u2019emportent en \u00c9cosse<\/strong>, elle touche Paris<\/strong> en 1596<\/strong>, le Saint Empire Romain Germanique en 1597<\/strong>, le Maghreb<\/strong>, via<\/em> Ceuta et Melilla en 1598<\/strong>, l\u2019Inde en 1498<\/strong> avec les marins de Vasco DE GAMA, la Chine vers 1600<\/strong>.\u00a0Virulente et mortelle au d\u00e9but du XVIe si\u00e8cle, ses effets s\u2019estompent rapidement, les populations europ\u00e9ennes commen\u00e7ant leur immunisation partielle.<\/p>\n

Cette unification microbienne<\/strong> du monde s\u2019accompagne aussi d\u2019un puissant transfert v\u00e9g\u00e9tal<\/strong>\u00a0: le riz, le bl\u00e9, la canne \u00e0 sucre, le caf\u00e9ier s\u2019en vont vers l\u2019Am\u00e9rique, le ma\u00efs<\/strong>, le manioc<\/strong>, le haricot<\/strong>, la tomate<\/strong>, le piment<\/strong>, et le tabac<\/strong> ou la pomme de terre<\/strong> arrivent en Europe pour en transformer plus ou moins rapidement la table.\u00a0D\u2019Europe ils passent en Afrique o\u00f9 ils rencontrent la banane d\u2019Indon\u00e9sie, et le caf\u00e9 qui vient de faire le voyage en sens inverse.\u00a0La canne \u00e0 sucre est plant\u00e9e d\u00e8s 1503 \u00e0 Saint-Domingue<\/strong>, une \u00eele qui accueille son premier moulin en 1509 et exporte son sucre en Espagne en 1515.<\/p>\n

Bien s\u00fbr, l\u2019ouverture de l\u2019Am\u00e9rique entra\u00eene un vaste afflux d\u2019or et d\u2019argent<\/strong>, et ce d\u00e8s 1503.\u00a0Entre 1550 et 1560 pr\u00e8s de 43\u00a0000 kilos d\u2019or sont amen\u00e9s en Espagne, et entre 1590 et 1600 c\u2019est 3 tonnes d\u2019argent qui arrivent \u00e0 S\u00e9ville.\u00a0Des quantit\u00e9s qui permettent \u00e0 l\u2019Espagne de mener une politique de puissance qui fait d\u2019elle d\u2019une part le plus puissant empire du monde, mais aussi le ma\u00eetre de l\u2019Europe.\u00a0Contrairement aux id\u00e9es re\u00e7ues, l\u2019or et l\u2019argent d\u2019Am\u00e9rique ne provoquent pas d\u2019inflation, mais en permettant \u00e0 l\u2019Espagne de vivre \u00e0 bon compte, ils entra\u00eenent sa sous-industrialisation durable<\/strong>.<\/p>\n

La langue castillane s\u2019impose<\/strong> sur le continent am\u00e9ricain.\u00a0Formalis\u00e9e par Antonio de Nebrija<\/strong> (1492), la langue castillane est la premi\u00e8re langue vernaculaire \u00e0 recevoir une grammaire<\/strong>\u00a0: la langue fran\u00e7aise attendra (1550).\u00a0Cette langue est port\u00e9e par des hommes et des femmes qui migrent<\/strong> \u2013 sous \u00e9troite surveillance et moyennant finance (Une ann\u00e9e de salaire d\u2019un ouvrier agricole\u00a0!) vers ce qu\u2019on appelle depuis 1507 l\u2019Am\u00e9rique<\/strong>.<\/p>\n

L\u2019EXTRAIT<\/strong><\/p>\n

\u00ab\u00a0Un chant \u00e0 la gloire du navigateur.\u00a0\u00bb<\/strong><\/p>\n

\u00ab\u00a0[\u2026]\u00a0\u00a0<\/strong>1892, de Madrid \u00e0 Chicago<\/em><\/p>\n

\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 En 1892, l\u2019immense empire espagnol constitu\u00e9 au XVIe si\u00e8cle est devenu une peau de chagrin.\u00a0La plupart des territoires am\u00e9ricains se sont \u00e9mancip\u00e9s de leur m\u00e9tropole entre 1821 et 1824.\u00a0Ne restent plus de l\u2019ancienne constellation que quelques \u00e9l\u00e9ments, Cuba, Porto Rico, Guam et les Philippines.\u00a0\u00c0 ces reliques d\u2019un pass\u00e9 glorieux, l\u2019Espagne politique et intellectuelle de la fin du XIXe si\u00e8cle est infiniment attach\u00e9e.\u00a0Dans ces circonstances, la personne de Christophe Colomb est convertie en une figure embl\u00e9matique \u00e9vocatrice de grandeur r\u00e9volue et porteuse de message civilisateur.\u00a0Elle est devenue un enjeu entre l\u2019Espagne et ses anciennes colonies.\u00a0[\u2026]\n

\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 C\u2019est donc dans ce climat que fut pr\u00e9par\u00e9e la comm\u00e9moration du quatri\u00e8me centenaire de 1492 ou, plus pr\u00e9cis\u00e9ment, selon les alors employ\u00e9s, du quatri\u00e8me centenaire de la d\u00e9couverte de l\u2019Am\u00e9rique.\u00a0En 1888, en Espagne, fut cr\u00e9\u00e9e la Commission du centenaire.\u00a0[\u2026] Le comit\u00e9 pr\u00e9para un programme comprenant principalement une exposition \u00ab\u00a0historico-am\u00e9ricaniste\u00a0\u00bb pr\u00e9vue \u00e0 Madrid et un congr\u00e8s des am\u00e9ricanistes qui devait se tenir \u00e0 La Rabida.\u00a0[\u2026] L\u2019Espagne n\u2019eut pas l\u2019exclusivit\u00e9 des comm\u00e9morations.\u00a0\u00c0 G\u00e8nes, \u00e0 New York, \u00e0 Chicago, \u00e0 La Havane, 1892 fut l\u2019occasion d\u2019actes publics d\u2019envergure.\u00a0[\u2026] Si les \u00ab\u00a0r\u00e9alistes\u00a0\u00bb[1]<\/a> gagnaient du terrain dans les milieux intellectuels, les opinions publiques \u00e9taient emport\u00e9es par la ferveur colombine.\u00a0Des rues furent d\u00e9baptis\u00e9es pour prendre le nom de Christophe Colomb.\u00a0Surtout les monuments \u00e9difi\u00e9s de part et d\u2019autre de l\u2019Atlantique, oubliant presque syst\u00e9matiquement les autres artisans de l\u2019\u00e9pop\u00e9e de 1492, \u00e9taient un chant \u00e0 la gloire du navigateur.\u00a0[\u2026]\u00a0G\u00eanes, Chicago et Madrid pr\u00e9sent\u00e8rent chacune une grande exposition.\u00a0La derni\u00e8re, arch\u00e9ologique et ethnographique, fut unique en son genre.\u00a0Un navire viking y c\u00f4toyait des milliers de pi\u00e8ces du Mexique (olm\u00e8ques, zapot\u00e8ques, mixt\u00e8ques\u2026), de Costa Rica et du P\u00e9rou.\u00a0Les deux autres avaient des ambitions diff\u00e9rentes.\u00a0Tant l\u2019exposition italo-am\u00e9ricaine, ouverte au public entre les mois de juillet et novembre 1982, que l\u2019exposition universelle colombine de Chicago, inaugur\u00e9e le 1er<\/sup> mars 1893, mettaient l\u2019accent sur les progr\u00e8s techniques, sur les avanc\u00e9es de l\u2019industrialisation.\u00a0\u00c0 G\u00eanes, galeries de tissus, des produits chimico-pharmaceutiques, des machines et du travail (m\u00e9tallurgie, chantiers navals\u2026) se succ\u00e9daient.\u00a0\u00c0 Chicago, palais des arts m\u00e9caniques, des manufactures et arts lib\u00e9raux, des transports, des mines, de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9 constituaient l\u2019essentiel.\u00a0Un palais des dames c\u00e9l\u00e9brait la femme, esprit du progr\u00e8s et de la civilisation.<\/p>\n

\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 Utilisant les m\u00eames ressorts et les m\u00eames th\u00e8mes se dessinent deux politiques de la comm\u00e9moration.\u00a0D\u2019un c\u00f4t\u00e9 Italiens et Am\u00e9ricains mobilisent un Christophe Colomb annonciateur d\u2019un avenir radieux, porteur d\u2019innovations r\u00e9volutionnaires.\u00a01892 est l\u2019occasion d\u2019une ode au progr\u00e8s.\u00a0Pour les G\u00e9nois, le progr\u00e8s s\u2019appelle l\u2019unit\u00e9 italienne.\u00a0[\u2026]\n

\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 L\u2019id\u00e9ologie qui sous-tend les comm\u00e9morations aux \u00c9tats-Unis n\u2019est gu\u00e8re diff\u00e9rente.\u00a0Deux villes du Nord\u00a0\u2013\u00a0sorti vainqueur de la guerre de S\u00e9cession trente ans plus t\u00f4t\u00a0\u2013\u00a0veulent affirmer avec \u00e9clat l\u2019unit\u00e9 am\u00e9ricaine, les richesses du creuset, la puissance de l\u2019\u00e9conomie nationale, le r\u00f4le \u00e9minent du pays dans les progr\u00e8s de l\u2019humanit\u00e9.\u00a0La grande parade du 12 octobre 1892 \u00e0 New York illustre ce souci.\u00a0Trois \u00e9l\u00e9ments sont juxtapos\u00e9s au milieu d\u2019une for\u00eat de cyclistes\u00a0: le rappel de la d\u00e9couverte, celui des \u00e9migrations, celui des valeurs.\u00a0Ainsi le char des explorateurs et celui des conquistadors, Colomb \u00e0 leur t\u00eate, \u00e9tait-il proche des chars de l\u2019\u00e2ge de pierre et des adorateurs du soleil.\u00a0Les colons de langue espagnole, autour de la Santa maria, bien s\u00fbr, pr\u00e9c\u00e9daient les Hollandais et les quakers.\u00a0\u00c9taient intercal\u00e9s les chars du Capitole, autrement dit de l\u2019union des quarante-quatre \u00c9tats, de la Libert\u00e9, de la Science, de la Renomm\u00e9e, d\u2019\u00c9lectre o\u00f9 Edison domptait l\u2019hydre \u00e9lectricit\u00e9.\u00a0Colomb, Edison, m\u00eame combat dans cette \u00e9vocation manich\u00e9enne mais efficace d\u2019une civilisation occidentale bienfaitrice.\u00a0\u00a0[\u2026]\u00a0\u00bb<\/strong><\/p>\n

VINCENT (1992), pages 182 et 184 \u00e0 186, retrouvez cette fiche de lecture sur hglycee.fr \/ Biblioth\u00e8que virtuelle<\/p>\n

[1]<\/a> Les \u00ab\u00a0r\u00e9alistes\u00a0\u00bb\u00a0: en Espagne au XIXe si\u00e8cle, partisans d\u2019une analyse historique impartiale des d\u00e9couvertes des XVe et XVIe si\u00e8cles.\u00a0[NDLR]\n

R\u00e9sum\u00e9, synth\u00e8se et num\u00e9risation \u00a9 Erwan<\/strong> BERTHO (2015, 2018, r\u00e9vision 2019)<\/p>\n

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VINCENT 1492 L’Ann\u00e9e admirable (1991)<\/a><\/p>\n

Articles compl\u00e9mentaires :<\/strong> <\/span><\/p>\n

Les index de la biblioth\u00e8que virtuelle :<\/strong><\/em><\/p>\n

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Les programmes :<\/strong> <\/em><\/p>\n

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Les index & les articles d’Histoire :<\/strong><\/em><\/span><\/p>\n

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BIBLIOTH\u00c8QUE VIRTUELLE\u00a0\u2013\u00a0FICHES DE LECTURE Bernard VINCENT, 1492.\u00a0\u00ab\u00a0L\u2019Ann\u00e9e admirable\u00a0\u00bb, 1991, France, Prix des Ambassadeurs, Prix Bordin de l\u2019Acad\u00e9mie des Inscriptions et Belles Lettres 1993 \u00ab\u00a0La comm\u00e9moration de l\u2019unification du monde\u00a0\u00bb FICHE TECHNIQUE VINCENT (Bernard), 1492.\u00a0\u00ab\u00a0L\u2019Ann\u00e9e admirable.\u00a0\u00bb, 1991, Paris, Prix des Ambassadeurs 1992, Prix Bordin de l\u2019Acad\u00e9mie des Inscriptions et Belles Lettres 1993, 226 pages, aux \u00e9ditions … Continuer la lecture de BIBLIOTH\u00c8QUE VIRTUELLE – FICHES DE LECTURE – Bernard VINCENT, \u00ab\u00a0L’ann\u00e9e admirable\u00a0\u00bb, 1992, \u00ab\u00a0La comm\u00e9moration de l’unification du monde\u00a0\u00bb.<\/span> →<\/span><\/a><\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"footnotes":""},"categories":[3891,4],"tags":[140,3889,283,3890,543,2023,2768,2855,3885,3886,3887,71,3888,3362],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/www.hglycee.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/7950"}],"collection":[{"href":"https:\/\/www.hglycee.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/www.hglycee.fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.hglycee.fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.hglycee.fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=7950"}],"version-history":[{"count":7,"href":"https:\/\/www.hglycee.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/7950\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":9416,"href":"https:\/\/www.hglycee.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/7950\/revisions\/9416"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/www.hglycee.fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=7950"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/www.hglycee.fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=7950"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/www.hglycee.fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=7950"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}