DEVOIRS & CORRECTIONS

« Petites questions »

Classe de Troisième

QUESTION N°4.. : …… La Guerre Froide (1947-1991) est une guerre idéologique ……….

………                     Commencée officiellement avec la proclamation des doctrines TRUMAN et JDANOV (1947), la « Guerre froide » s’achève en 1991 avec la dislocation de l’URSS : elle tient son nom de l’absence d’affrontement direct entre les deux supergrands, les États-Unis d’un côté et l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) de l’autre. A-t-elle été seulement un affrontement idéologique ?

La Guerre froide est d’abord un affrontement idéologique : elle oppose les États-Unis, démocratie libérale d’économie capitaliste, à l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS), un État totalitaire à l’économie collectivisée. L’opposition porte donc sur la nature du régime politique aussi bien que sur le fonctionnement de l’économie. Les pays du Tiers-Monde se rallient volontiers à l’URSS quand ils sortent d’une guerre de libération (Algérie, Cuba, Vietnam) ou quand ils ont bénéficié d’une aide (Angola, Égypte, Corée du Nord). Les États-Unis soutiennent les régimes conservateurs, favorables au maintien de la grande propriété privée industrielle ou agricole (Brésil, Philippines, Colombie et les pays de l’Europe de l’Ouest) Dans cette guerre de symboles, les réussites techniques, scientifiques, sportives apparaissent comme les supériorité d’une modèle idéologique sur un autre : le lancement du premier satellite artificiel (Spoutnik, 1957) et du premier vaisseau spatial habité par une être vivant (La chienne Laïka, 1957) puis le tour de la Terre par Youri GAGARINE (1961) sont interprétés comme le signe du dynamisme du modèle soviétique. À l’inverse, les deux superpuissances peuvent politiser des événements : le boycott des jeux olympiques d’été en 1980 par les Américains (qui protestent contre l’invasion de l’Afghanistan) puis en 1984 par les Soviétiques (qui protestent contre le boycott de 1980 !) montre quelle place prit l’affrontement idéologique des deux supergrands.

Mais les dynamiques de la Guerre froide entraînent les deux supergrands dans des situations où les États-Unis et l’URSS sont amenés à défendre des régimes qui nient leurs valeurs. Les États-Unis se retrouvent ainsi souvent à soutenir des dictatures militaires (Argentine, Iran, Taïwan) voire à provoquer des coups d’État (Chili, Congo Léopoldville, Indonésie) et à aider des pays colonisateurs (France en Algérie, Israël en Cisjordanie-Gaza). L’URSS de son côté opprime ses alliés récalcitrants (Hongrie, 1956, Tchécoslovaquie 1968), envahit des pays amis (Afghanistan, 1979) et fait du commerce avec des États socialement très inégalitaires (Inde). La raison d’État et les logiques de la géostratégie imposent des combats qui n’ont rien d’idéologiques mais qui sont de purs conflits de puissances. La guerre du Vietnam (1962-1975) qui mobilisa 500 000 conscrits américains et fit 50 000 morts du côté des États-Unis en est une illustration : l’intervention américaine ne vise pas à protéger une démocratie libérale, le Sud-Vietnam est une dictature militaire corrompue et à bout de souffle qui n’a le soutien ni de la communauté internationale ni de son propre peuple (Les coups d’État  sont fréquents). L’intervention vise seulement à contenir l’expansion communiste, pour protéger de la « menace communiste » les pays limitrophes (« Théorie des dominos »).

La Guerre froide (1947-1991) est un conflit idéologique mais c’est aussi un conflit de puissance. …………….

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