DEVOIRS & CORRECTIONS – Histoire
Étude critique de deux documents d’Histoire
« Le miracle économique japonais »
Correction élève
Exercice – Analyse de documents d’Histoire.
Les économies-monde successives (britannique, américaine, multipolaire)
Après avoir brièvement présenté les documents, vous montrerez dans quelles mesures ces documents nous présentent la nouvelle organisation économique mondiale, caractérisée dit-on par « une économie – monde multipolaire ». Vous montrerez également quelles peuvent être les limites de la mondialisation des économies.
Les documents intitulés « Le miracle économique japonais » (Document n°1) et « Mondialisation et inégalités économiques » (Document n°2) sont respectivement un article de l’encyclopédie collaborative sur Internet Wikipedia.org sur le sujet du « boom Izanagi » et un extrait du livre La Grande Désillusion (2002, Paris, Fayard) de l’économiste reconnu Joseph STIGLITZ et qui traite des effets bénéfiques et négatifs de la mondialisation. Comment la mondialisation conduit à une nouvelle organisation mondiale constituée d’une économie-monde multipolaire ? Nous commencerons par étudier les origines du phénomène de mondialisation et leurs effets bénéfiques à l’échelle mondiale. En un deuxième temps nous étudierons le phénomène d’économie monde multipolaire aux échelles mondiale et régionale. Enfin nous démontrerons que cette organisation économique mondiale qui a aboutit à une économie-monde multipolaire a des limites, dont les inégalités économiques, dénoncées par STIGLITZ entre autres.
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Le phénomène de mondialisation existe sous sa forme actuelle depuis au moins la fin du XIXe siècle avec l’arrivée de l’industrialisation, véritable boom économique en Europe et aux États-Unis. Ces changements mettent alors en place l’économie-monde britannique dans un premier temps, basée sur l’industrialisation et la colonisation. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale (1939-9145) le Royaume-Uni affirme sa suprématie économique qui met au centre Londres et en périphéries ses colonies, moteurs de la croissance industrielle, les pays européens et les États-Unis. La Seconde Guerre mondiale va lancer sur le devant de la scène l’économie et la puissance géopolitique américaine, qui devient le nouveau centre du monde économique mondial. Les États-Unis organisent alors l’économie mondiale en créant la Banque mondiale, le Fonds Monétaire International (FMI) et en gageant le dollar sur l’or dont les États-Unis possèdent alors les deux tiers des stocks mondiaux. Cela permet aux États-Unis de proposer d’éviter les crises économiques majeures comme celle de 1929 et ses dévaluations catastrophiques de toutes les monnaies. En revanche, l’Extrême-Orient, terriblement pauvre depuis le début du XXe siècle (Exception faite du Japon ruiné seulement avec la guerre), va pouvoir fermer ses frontières après 1945. Le Japon par exemple entre 1965 et 1970 arrive ainsi à attirer de fortes croissances (11,5% de croissance du PIB par an), les plus fortes croissances économiques continues de l’histoire : le Japon devient en 1968 la deuxième économique mondiale après les États-Unis. Or durant la « Guerre froide » (1947-1991) naît la société de consommation, aux États-Unis d’abord, qui grâce à la mondialisation et au libéralisme (Système économique dans lequel rien ne doit faire obstacle au commerce international) se répand par la suite dans les autres pays riches. Grâce aux fortes croissances de l’Extrême-Orient et en Europe (Les « Trente Glorieuses » voient des croissances annuelles du PIB de 6%) ou aux États-Unis (C’est « l’Âge d’or ») les populations achètent des nouveaux produits manufacturés (Climatiseurs, téléviseurs couleurs…).
Actuellement avec la place toujours plus importante que prennent les pays de l’Asie de l’Est (Chine, Japon…) l’économie-monde américaine a laissé place à une économie-monde multipolaire. En effet les centres de l’économie mondiale sont répartis dans les trois grands pôles de la Triade (Amérique du Nord, Europe de l’Ouest, Asie orientale). Ainsi les échanges commerciaux se font pratiquement intégralement entre ces pôles laissant en marge les pays en voie de développement. La grande majorité des recherches en matière de nouvelles technologies et de médecine sont faites dans ces centres de l’économie mondiale. En prenant l’exemple du Japon, pays réindustrialisé qui avec 7,7% du PIB mondial est au centre de la recherche mondiale. En effet, le Japon s’est lancé depuis le « boom Izanagi » est maintenant l’un des pays les plus avancés dans le domaine de la robotique. De plus cette économie-monde a hérité d’un changement social majeur qui a débuté avec l’économie-monde américaine : les rapports dans les familles, l’accès des enfants au statut d’agent économique à part entière, en sont des exemples marquants. Mais que deviennent les autres pays devenus des périphéries voire des marges de ce système économique ?
En effet, la mondialisation qui a placé la gestion de son système à des institutions internationales comme le FMI, la Banque mondiale et l’OMC leur a également donné le pouvoir de décider du sort des économies du monde entier. Or ces organisations qui siègent dans les grands pôles de la Triade prennent souvent leurs décisions en fonction des intérêts des pays avancés laissant ainsi les pays du monde ne développement sur le banc du système mondial. La mondialisation et le phénomène d’économie-monde enrichissent les pays développés davantage et appauvrissent les autres. L’Afrique est le continent le plus touché par ces inégalités économiques. Anciennement colonisés par l’Europe, les pays africains ont durant le début de leurs indépendances vécu de la rente des matières premières mais au milieu des années quatre-vingt le cours des matières premières a chuté ce qui a ramené l’Afrique dans un état de pauvreté dont la majorité des pays n’arrive pas à réchapper. En revanche certains pays en voie de développement ont formé un groupe dont la place dans le système mondial est devenu incontestable, ce sont les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Le cas de la Russie est particulier : ancien pays riche et puissant au début du XXe siècle et jusqu’à la fin de la Guerre froide (1947-1991), la Russie devenue URSS avait vu naître le communisme au pouvoir dont les règles économiques étaient radicalement opposées au capitalisme actuel. Or en 1991, à la chute de l’URSS et du communisme, la Russie et beaucoup de ses alliés (Comme le Vietnam, et quelques pays d’Europe de l’Est) ont connu une chute économique catastrophique et la montée en flèche de la pauvreté. Ce n’est que maintenant que la Russie commence à récupérer son statut de puissance mondiale. Cette chute est due en partie à l’insertion de la Russie dans la mondialisation, insertion qu’elle avait refusé d’accepter avant 1991.
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On en conclut donc que le phénomène de mondialisation mêlée à celui d’économie-monde ont permis l’évolution des pays de l’actuelle Triade au prix de la stagnation des pays en développement, tout en mettant en avant une société de consommation admise par tous. Les fortes croissances qui ont découlées de l’arrivée de ces systèmes économiques mondiaux ont permis une poussée de la recherche scientifique. Les pays restés en marge de ce système s’étant appauvris dans le même temps. Seuls certains ont réussi à acquérir une place significative dans le système économique et politique international.
© LASSAN Elwan (octobre 2015)
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2.3 DEVOIR N°1 HISTOIRE Mondialisation Stiglitz & le bomm Izanagi – Correction LASSAN
Sur le même sujet:
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