DEVOIRS & CORRECTIONS
2de – Correction d’une étude critique d’un document de Géographie
Étude critique de document de Géographie – La carte des IDH, 2018
Chaque catastrophe, comme le tsunami qui a frappé l’Indonésie en 2018, révèle les inégalités de développement entre les pays. Défini comme une augmentation continue et régulière de la richesse et l’amélioration des conditions de vie qui lui sont associées, le développement a longtemps été mesuré sous le seul angle de la création des richesses, notamment grâce à l’indicateur du Produit Intérieur Brut (PIB). Avec les travaux d’Amartya SEN et de Mahbud UL-HAQ, l’Indice de Développement Humain (IDH) tente de prendre en compte aussi des éléments mesurant les conditions de vie (Comme la scolarisation ou l’espérance de vie). Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) établit chaque année un Rapport mondial sur le Développement qui propose le classement des pays par leur IDH (0,0 étant le seuil le plus bas et 1 la situation hypothétique la meilleure). Le document intitulé « La carte des IDH, 2018) » présente les IDH collectés en 2017 par le PNUD. Dans quelles mesures peut-on affirmer que cette carte permet d’établir une géographie de l’inégal développement dans le monde ? Elle permet (I) de voir la fracture Nord-Sud et ses nuances, mais (II) cette carte a de sérieuses limites : l’échelle mondiale est-elle la plus pertinente pour établir une géographie des inégalités ?
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« La carte des IDH (2018) » élaborée par le PNUD permet d’établir une géographie de l’inégal développement dans le monde. Elle permet de voir la fracture Nord-Sud (1) et ses nuances (2).
La carte des IDH à l’échelle mondiale permet de voir la fracture Nord-Sud. Cette fracture est soulignée par le jeu de couleurs retenu par le PNUD qui propose en dégradé de vert les pays ayant un IDH supérieur à 0,750 (Moyenne mondiale) et en dégradé de rouge les pays ayant un IDH inférieur. Sans surprise apparente, les pays de la Triade (Europe de l’Ouest, Amérique du Nord et Asie de l’Est sont ceux dont l’IDH est le plus fort. Les États-Unis, le Canada, l’Europe du Nord-Ouest, le Japon, la Corée du Sud, Taïwan, l’Australie, la Nouvelle-Zélande par exemple culminent avec des IDH très forts supérieurs à 0,900. Les autres pays de la Triade se situent dans les IDH forts (+0,850). L’Amérique latine, le Proche et le Moyen-Orient et l’Asie du Sud-Est atteignent des niveaux de développement moyens. L’Afrique concentre les IDH faibles (-0,550) voire très faible (-0,400) comme le Niger.
La carte des IDH permet aussi de voir certaines nuances : des pays comparables en termes de PIB peuvent avoir des IDH un peu différents. L’Espagne, l’Italie, qui ont un IDH inférieur à celui de la France et de l’Allemagne ont un IDH supérieur à celui du Portugal. Il y a donc plusieurs Nord : les pays anciennement communistes d’Europe ont un IDH plus faible comme la Fédération de Russie (0,800), ou l’Ukraine (0,750), une classe d’IDH qui regroupe aussi l’Iran, la Turquie et l’Algérie. Il y a donc aussi plusieurs Sud et la limite entre pays du Nord et du Sud est parfois floue. D’autres pays ont un IDH décevant : c’est le cas de la Chine, 2ème PIB de la planète avec un IDH moyen, ou de l’Inde. L’Afrique du Sud, pays le plus riche d’Afrique (Hors pays exportateurs d’hydrocarbures) à un IDH comparable à celui de l’Égypte. La carte des IDH permet de voir les choix en termes de politique publique (Santé et scolarité) et les pays à IDH faibles sont ceux dans lesquels les sociétés sont très inégalitaires.
« La carte des IDH (2018) » présente cependant certaines limites : l’échelle mondiale n’est pas la seule (1) et l’IDH n’est pas toujours l’indicateur le plus pertinent : d’autres indicateurs (2) existent.
L’échelle mondiale est-elle la plus pertinente pour mesurer les inégalités et en comprendre la géographie ? C’est, certes, une première approche, mais les inégalités de développement se lisent à plusieurs échelles. Les métropoles littorales de la Chine connaissent des niveaux de développement équivalent à ceux des pays européens, tandis que les provinces chinoises du Turkestan sont encore des territoires du Tiers-Monde. C’est également vrai en Inde, au Brésil mais aussi dans les pays du Nord où les différences socio-spatiales sont aussi marquées. Les campagnes françaises sont moins riches que les villes, les centres villes plus riches que les banlieues. Aux États-Unis c’et souvent l’inverse : les banlieues accueillent les classes moyennes et supérieures et les centres villes les ghettos. La Côte Est et Ouest sont plus riches que le Middle West et ses grandes plaines.
D’autres indicateurs que l’IDH ont été proposés pour saisir les inégalités de développement. Être pauvre ou riche en France et au Niger ne relève pas des mêmes réalités. L’Indice de Pauvreté Humaine (IPH, PNUD, 2000) permet de prendre en compte certains facteurs dans les pays pauvres (Décès avant 40 ans,) et d’autres dans les pays riches (Décès avant 60 ans, illettrisme, chômage de longue durée, personnes vivants sous le seuil de pauvreté). Les inégalités de développement ne peuvent pas toujours être saisies par une carte : les différences de genres (Les femmes en France sont 25% moins bien payées que les hommes !), d’âge (Les jeunes ont des difficultés croissantes à entrer sur le marché du travail) en sont de bons exemples.
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La carte des IDH 2018 établie par le PNUD permet une première approche des inégalités à l’échelle mondiale : mais des indicateurs sont utilisés pour le compléter. Les inégalités de développement cependant se mesurent aussi à d’autres échelles, et les approches par genres (Hommes et femmes) ou par classes d’âge (jeunes, personnes âgées) sont de plus en plus privilégiées même si elles sont peu cartographiables. © Erwan BERTHO (2018, révision 2019)
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2de_2018-2019_Geographie_Devoir_n°_1_Etude_de_la_carte_des_IDH_2018_Correction
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