BIOGRAPHIES DES DIRIGEANTS AMÉRICAINS
1945 – 2008
Par ordre chronologique
La vie politique américaine est rythmée par les élections présidentielles qui ont lieu en novembre tous les quatre ans. Le président est élu avec un colistier qui postule, lui, pour le poste de vice-président. Le vice-président est président du Sénat. Mais c’est surtout lui qui devient président des États-Unis d’Amérique en cas d’empêchement (démission, destitution, incapacité physique ou mentale, décès en cours de mandat). Car il n’y a aucune élection anticipée.
Ainsi les années d’élection sont toutes des années paires. Mais le candidat élu en novembre ne prête serment qu’en janvier de l’année suivante. Un président élu en novembre 1950 ne rentre en fonction qu’en janvier 1951.
Le vice-président devenu président termine le mandat de son prédécesseur quelque soit la durée restante. Ainsi Truman devint-il président des États-Unis d’Amérique trois mois après la prestation de serment de Roosevelt, mort entre temps d’un cancer. (Record détenu par Harrison mort un mois après sa prestation de serment).
En cas de démission du vice-président c’est le président qui nomme un nouveau vice-président. Ainsi Gerald Ford ne fut pas le colistier élu de Richard Nixon mais fut nommé par lui. Spiro Agnew le vice-président élu avait du démissionner. Quand Nixon dut démissionner à son tour les Etats-Unis eurent comme président un homme qu’ils n’avaient pas élu.
Sur les dix présidents en exercice pendant la Guerre Froide trois ne purent terminer leur mandat (Roosevelt décédé d’un cancer en 1945, Kennedy assassiné en 1963 et Nixon démissionnaire en 1974). Quatre vice – présidents devinrent présidents à leur tour : Truman termina le mandat de Roosevelt, Johnson termina le mandat de Kennedy et Ford celui de Nixon, et Bush vice-président de Reagan devint président à son tour en étant élu en 1992.
Sans être systématique la durée d’une présidence est de deux mandats : seuls Ford et Bush (Républicains) et Carter (Démocrate) n’ont fait que 4 années (ou moins) de présidence. Ford étant un cas à part puisqu’il n’a jamais été élu.
ROOSEVELT Franklin (1944-1945)
Président des États-Unis d’Amérique depuis 1932.
Démocrate.
C’est donc son quatrième mandat. Après lui un amendement de la constitution (le 22e adopté en 1951) limite à deux mandats la durée maximale de magistrature.
Mène la lutte contre la misère (New Deal) et bâtit l’Etat fédéral moderne. Dote la Maison blanche d’une solide administration et donne l’habitude d’y recruter des penseurs (Brain Trust). Lutte contre le nazisme en Europe et l’Empire japonais en Asie. Meurt d’un cancer le 12 avril 1944 trois mois après Yalta.
TRUMAN Harry (1944-1948 et 1948 – 1952)
Président des États-Unis d’Amérique de 1945 à 1950.
Démocrate.
Ancien vice président de Roosevelt sa politique intérieure et extérieure est caractérisée par une profonde méfiance à l’égard de l’URSS et un net sentiment anticommuniste. Le plan Marshall, la doctrine Truman d’assistance aux pays menacés par l’URSS, le soutien financier aux métropoles coloniales engagées dans des guerres anticommunistes, le développement du Maccarthysme (« Chasse aux sorcières »), l’engagement militaire meurtrier mais payant en Corée en font un président agressif qui rompt avec la bonhommie apparente de Roosevelt en la matière.
EISENHOWER “Ike” Dwight (1952 – 1956 et 1956 – 1960)
Président des États-Unis d’Amérique de 1952 à 1960.
Républicain.
Ancien commandant en chef des forces alliées en Europe il est élu sur un programme de sécurité nationale mais va accepter de mener des politiques de hautes tenues morales en désaccord avec les convictions de son électorat classique : fin de la guerre de Corée, rencontre avec Khrouchtchev et acceptation de la « Coexistence pacifique », politique active en faveur de la déségrégation et pour les droits civiques des afro-américains, fin du maccarthysme… Cependant il appui la politique de modernisation militaire (premier sous-marin nucléaire), rompt avec Cuba, fait exécuter les citoyens américains accusés d’espionnage (comme les époux Rosenberg). Il est l’un des défenseurs de la « théorie des dominos » et initie l’envoi de conseillers militaires américains aux Vietnam.
KENNEDY John Fitzgerald (1960 – 1963)
Président des États-Unis d’Amérique assassiné à Dallas en campagne électorale.
Démocrate.
Premier président catholique des Etats-Unis. Favorise le mouvement pacifiste de Martin Luther King de défense des droits civiques (1963 marche sur Washington), les salaires augmentent de 10%, le chômage passe de 6% à 5% et le PNB augmente de 10%. Mais il envoie 15,000 hommes au Vietnam et creuse le déficit budgétaire. Sa politique à l’égard de l’URSS est une alternance de main tendue (« téléphone rouge ») et de fermeté lors des tensions et des crises (Débarquement des anticastristes à Cuba en 1960, Mur de Berlin en 1961, Fusées de Cuba en 1962).
JOHNSON Lyndon (1963 – 1964 et 1964 – 1968)
Président des États-Unis d’Amérique de 1963 à 1968.
Démocrate.
Colistier de Kennedy il lui succède à sa mort par assassinat. Ses années de présidences sont marquées par la violence : interventions militaires en Amérique centrale et dans les Caraïbes (Dominique), accentuation de la guerre au Vietnam (Extension au Cambodge, bombardement du Nord Vietnam en continu, augmentation des effectifs à près de 500,000 hommes), violences politiques (Assassinats de Malcolm X en 1965, de Martin Luther King et Bob Kennedy en 1968), violences sociales (émeutes de Los Angeles, de Chicago et de New York), premiers phénomènes des tueurs fous (qui tirent sur les foules). Mais c’est aussi une présidence marquée par la naissance du premier système de sécurité sociale (Medicare) et du mouvement hippie (1966).
NIXON Richard (1968 – 1972 et 1972 – 1974)
Président des États-Unis d’Amérique de 1968 à 1974.
Républicain.
Sa présidence est entachée par l’affaire du Watergate (Espions surpris au siège du parti démocrate) et des multiples mensonges présidentiels à ce sujet. C’est pourtant une présidence novatrice : retrait du Vietnam (1973) reconnaissance de la République Populaire de Chine (RPC en 1972), reconnaissance des droits des homosexuels (1969), condamnation des criminels de guerre au Vietnam (1971), fin du système de Brettons Wood (1971), limitation des armements nucléaires (1973), reconnaissance du droit à l’avortement (1973). Plusieurs fois condamné pour des fraudes financières avant son élection, sa présidence est émaillée des démissions de ses ministres et conseillers sur des questions similaires. Gracié par Ford pour les crimes et délits commis pendant sa présidence.
Son conseiller à la sécurité nationale puis Secrétaire d’Etat Henry Kissinger est prix Nobel de la paix 1973.
FORD Gerald (1974 – 1976)
Président des États-Unis d’Amérique de 1974 à 1976.
Républicain.
C’est une courte présidence de transition. Ford poursuit la politique étrangère de son prédécesseur : accords avec l’URSS afin de prévenir la prolifération nucléaire, engagement dans le Sud Est asiatique afin de prévenir la déstabilisation communiste, aide aux réfugiés vietnamiens (Boat people).
CARTER “Jimmy” James Earl (1976 – 1980)
Prix Nobel de la Paix 2002.
Président des États-Unis d’Amérique de 1976 à 1980.
Démocrate.
Elu sur un programme de moralisation de la vie politique et des relations internationales. Sa présidence est marquée par des mesures de long terme que les Américains comprennent mal : relations d’égalité avec les Etats américains (Rétrocession du Canal de Panama prévue pour 1999), investissements pour les énergies nationales (Importations actuelles de pétrole divisées par deux grâce au plan Carter), gel des salaires et des prix, relations diplomatiques respectueuses du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, politique d’embargo (céréales et hautes technologies, 1980) avec l’URSS. Mais la reprise de l’impérialisme soviétique (1975), les troubles en Afghanistan (meurtre de l’ambassadeur à Kaboul, invasion de l’Afghanistan par l’URSS en 1979), la Révolution islamique en Iran et la prise en otage des diplomates américains (1979) suivie de l’échec de la tentative de libération (1980) et la persistance des difficultés économiques américaines donne de sa présidence une fausse image de présidence faible. On oublie souvent que c’est lui qui initia le rapprochement Israélo-égyptien permettant la reconnaissance par l’Egypte d’Israël (Accords de Camp David, résidence d’été des présidents américains), la visite spectaculaire d’Anouar El Sadate à la Knesset de Tel Aviv, la rétrocession par Israël à l’Egypte du désert du Sinaï.
REGAN Ronald (1980 – 1984 et 1984 – 1988)
Président des États-Unis d’Amérique de 1980 à 1988.
Républicain.
Gouverneur de Californie.
Il est élu sur un programme de sécurité nationale et de retour d’une Amérique agressive sur la scène internationale (America is back !) mais par son sens politique et sa mesure il accompagne l’URSS dans la sortie de la Guerre Froide. Derrière des rodomontades de façade (Invasion de Grenade 1983, politique d’Initiative de Défense Stratégique appelée « Guerre des étoiles », expulsion de diplomates soviétiques en 1986) il lève les mesures d’embargo prises contre l’URSS, accélère les pourparlers sur le désarmement et rencontre fréquemment le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev. Sa politique est essentiellement menée contre les Etats terroristes (Libye bombardée et mise sous embargo, Iran sous embargo et bombardé également), les mouvements de guérilla et les Etats marxistes d’Amérique. Les Etats-Unis interviennent dans des missions de la paix de l’ONU (Liban, attentat contre les Marines en 1983 à Beyrouth, 250 soldats tués). Sa politique économique consiste à libéraliser l’économie américaine (Krach de Wall Street en 1988) et à financer la reprise de la croissance par des commandes d’Etat (Armement, conquête spatiale…).
BUSH George (1988 – 1992)
Vice président des États-Unis d’Amérique de 1980 à 1988
Président des Etats-Unis d’Amérique de 1988 à 1991.
Républicain.
Il fait face avec intelligence aux profonds changements géopolitiques de son temps : intervention militaire au Panama contre le dictateur – trafiquant de drogue Noriega (1990), fin de l’URSS et de la Guerre Froide (1991), appui au règlement de la question israélo-palestinienne (Discours sur le « Nouvel Ordre International »), intervention militaire en Irak (1990-1991), intervention en Somalie (1992). Mais sa politique internationaliste et favorable au multilatéralisme, qui demande des comptes et des concessions à Israël et la morosité économique (il paye en partie « l’économie vaudou » de Reagan) l’amènent à perdre les élections de 1992.
CLINTON William « Bill » (1992 – 1996 et 1996 – 2000)
Président des États-Unis d’Amérique de 1992 à 2000.
Démocrate.
Plus jeune gouverneur des Etats-Unis (Arkansas). Il quitte la présidence (2000) avec une cote de popularité record de 65%. Lors de ses deux présidences il doit faire face à la montée mondiale de l’insécurité (Tueurs fous aux Etats-Unis dont le massacre de Littleton au Lycée Columbine, 1999, sectes millénaristes et de suprématie blanche qui organisent des tueries et des attentats aux Etats Unis) et du terrorisme international (Qui frappe les intérêts américains au Kenya, au Yémen et sur le sol américain à de nombreuses reprises). Sa présidence se caractérise par quatre traits marquants : 1. Abandon de la doctrine Bush d’intervention militaire directe sous mandat de l’ONU et adopte les interventions militaires des organisations régionales de défense (OTAN au Kosovo, 1999), 2. Une politique économique réussie (Chômage divisé par 2 à 5,5%, déficit public divisé par 2 à 109 milliards de $, croissance à 2,6%), 3. Une politique étrangère de réconciliation avec les adversaires de la Guerre Froide (Relations diplomatiques avec le Vietnam 1995, levées des embargos sur Cuba, l’Iran et la Libye 1996, visite du président chinois aux États-Unis) mais accentuation de la lutte contre le terrorisme (Bombardements de sites d’armement chimique au Soudan et en Iran, liste des Rogue States ou « Etats voyous », inculpation de Ben Laden pour les attentats perpétrés aux Etats-Unis d’août 1998), 4. De nombreux scandales financiers (Affaire Whitewater) et sexuels (Plaintes contre le président qui échappe de peu à la destitution) touchent le couple Clinton. On retiendra cependant que Bill Clinton su poursuivre la politique de paix de son prédécesseur en organisant en 1992 la signature des accords dits « Oslo-Washington » (ou Oslo I et II) initiés par l’administration Bush (Reconnaissance d’Israël par l’OLP, modification de la Charte de l’OLP et élimination des articles consacrés à la destruction d’Israël, reconnaissance par Israël de l’OLP comme organisation représentative des Palestiniens, retour de Yasser Arafat et mise en place de l’Autorité palestinienne, embryon d’Etat palestinien.) La mort d’Y. Rabbin mettra un terme à ce processus.
BUSH George Walker dit George ~ Junior (2000 – 2004 et 2004 – 2008)
Président des États-Unis d’Amérique de 2000 à 2008.
Républicain.
Fils de l’ancien vice-président (1980 – 1988) George Bush (41e président de 1988 à 1992).
Gouverneur du Texas (1994 – 2000). Son frère John est gouverneur de Floride.
Elu de manière contestée après une fraude électorale en Floride dont son frère est gouverneur, il est confronté aux terribles attentats de septembre 2001 au cours desquels les tours jumelles du World Trade Center sont détruites faisant plus de 3,000 morts. Dès lors ses deux mandats sont placés sous le signe de la « guerre internationale contre le terrorisme » qui voit les Etats-Unis et leurs alliés anglais intervenir militairement en Afghanistan (2001 – 2002, chute du régime taliban) et en Irak (2003, chute et exécution de Saddam Hussein). La guerre est rapidement devenue impopulaire(2003) : tortures de prisonniers irakiens, enfermements arbitraires de prisonniers afghans à Guantanamo (Cuba), déportation de prisonniers dans des centres de torture dans des pays alliés, attentats quotidiens, pertes américaines en constante augmentation. La politique étrangère américaine appelant à une « croisade » contre les « Etats voyous » entraîne des fractures au sein des alliés des Etats-Unis (France, Allemagne, Russie). Les libertés individuelles aux Etats-Unis sont réduites (Patriot Act, 2001). Au final le bilan économique mauvais (Crise des subprimes qui ruine des millions de ménages, faillites scandaleuse dont celle de Enron dont le président a détourné la caisse de retraite et maquillé les comptes) et géopolitique désastreux laissent les Etats-Unis très isolés sur le plan international. George Walker Bush apparaît comme un président falot manipulé par un entourage affairiste : à son départ la cote de popularité du président est la plus faible jamais enregistrée et aucune des questions de sécurité ne paraît réglée.
OBAMA Barak (2008 – 2016)
Prix Nobel de la Paix 2008.
Président des États-Unis d’Amérique.
Démocrate.
Elu sur un programme de moralisation des relations diplomatique et de retour au multilatéralisme et sur un programme de Welfare State il annonce l’Amérique post raciale à laquelle aspire la population urbaine américaine de plus en plus métissée. Retrait d’Irak, renforcement de l’engagement américain en Afghanistan et au Pakistan, politique de la main tendue avec le monde arabe, fermeture progressive de la prison militaire de Guantanamo Bay (Cuba), mise en place d’un programme de sécurité sociale (2010). Sa présidence est obérée par l’énorme effort financier (2008-2009) consenti par le Trésor fédéral américain pour sauver les grands groupes industriels (Automobile) et bancaires (Banques d’investissements) mis en difficultés graves à la suite de la crise des subprimes survenue à la fin de la présidence de son prédécesseur.
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