L’HISTORIEN ET LES MEMOIRES DE LA GUERRE D’ALGERIE
1/UNE MEMOIRE SILENCIEUSE EN FRANCE / SELECTIVE EN ALGERIE
A / EN France, amnisties et amnésies
¤ 1962 -1980 : Le silence des mémoires
L’existence de la guerre est niée ainsi que la réalité de la torture et des exécutions sommaires / Des amnisties successives envers les anciens belligérants y compris pour des faits de torture entretiennent cette occultation / les mémoires des pieds noirs, des harkis, des anciens soldats du contingent, des officiers, des partisans du FLN ou de l’OAS sont réduites au silence.
¤ Années 1980 : la mémoire d’une nouvelle génération
Les enfants du baby boom luttent dans des mouvements associatifs pour le réexamen de la guerre d’Algérie à la lumière des recherches historiques / La mémoire de la guerre se propage à partir de l’espace familial et privé, puis réinvestit progressivement l’espace public.
B/ En Algérie une mémoire falsifiée
¤1962-1975 : une guerre glorifiée et mythifiée
Les militaires du FLN quant à eux glorifient cette guerre au nom de guerre de libération, érigé au rang de mythe national unificateur comme la résistance française face à l’occupation nazi. L’histoire officielle prône la légitimité du FLN et occulte les divergences au sein même de ce parti mais également la violence du régime et des combats.
¤1975-1980 : LE ROLE DES HISTORIENS
Des histories tels que MOHAMED HARBI publient des ouvrages qui s’attaquent aux légendes de l’histoire héroïque, malgré la censure voient une audience croissante.
2/Dans les années 1990 : le retour sur le passé
A/Le retour de la mémoire en France
¤connaissance et reconnaissance : une nouvelle génération d’historiens émergent et bénéficient de la réouverture des archives depuis 1992. Les français comprennent mieux ce passé douloureux .En 1999 , le terme guerre d’Algérie est officiellement reconnu et ainsi la reconnaissance des avantages pour les combattants du termes d’anciens combatants.es explosions mémorielles en découlent ainsi que la volonté d’inscrire cette mémoire en des lieux de commémoration.
¤ Des mémoires concurrentes : les polémiques opposent vainqueurs et vaincus, partisans du fln et de l’Algérie française, harkis, pieds noirs et autres algériens et s’expriment par la puissance des revendications mémorielles.
B/EN Algérie, le difficile travail de vérité.
¤ Une mémoire utilisée par les militaires et les islamistes : pour les militaires, les islamistes sont des fils de harkis qui prennent leur revanche .Quant aux islamistes ils se présentent comme les seuls véritables héritiers du FLN.
¤ Un réexamen de la mémoire : l’état perd progressivement le monopole de l’écriture de l’histoire de la guerre d’indépendance algérienne. Cette mémoire officielle est particulièrement contestée par la jeunesse.
© Zeïnam HAMA SOUMANA (décembre, 2016)
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