HDA – HDA 2015-2016 – Arts plastiques, Pyramide du Louvre, de Peï, 1989

FICHE HISTOIRE DES ARTS

Œuvre étudiée en classe:
Matière : ARTS PLASTIQUES
THÉMATIQUE :
ARTS-RUPTURES-CONTINUITÉS
Nom de l’artiste : Ieoh Ming Pei
Titre de l’œuvre: Pyramide du Louvre
Architecture
Dates : début du chantier en 1983, Inaugurée en mars 1989, ouverte au public en avril 1989.
Dimensions : 21,6 m de haut, 35, 4 m de côté
Matériaux : Verre et acier
Lieu d’exposition : Au centre de la cour Napoléon, musée du Louvre, Paris
Arts de l’espace Arts du langage Arts du quotidien
Arts du son Arts du spectacle vivant Arts du visuel
Brève biographie de l’architecte:
Architecte américain d’origine chinoise né le 26 avril 1917. Il a eu pour maître Walter Gropius, Fondateur du
BAUHAUS qui posa les bases du style international. Ses réalisations se caractérisent par la recherche d’une certaine pureté des formes (souvent géométriques) alliée à une efficacité fonctionnelle, inscrites dans le mouvement du style international. Il utilise des matériaux froids tels que la pierre, le béton, le verre et l’acier. Il a réalisé un très grand nombre de projets dans le monde entier dont une quarantaine de gratte-ciel. En 1983, il reçoit le prix Pritzker (équivalent du prix Nobel pour les architectes) et commence le chantier de la
Pyramide du Louvre.
Contexte historique, social, artistique…:
En 1981, le Président de la République François Mitterrand, décide d’engager un ensemble de chantiers à caractère culturel que l’on appelle les « grands travaux ». Les plus connus sont : la rénovation du Louvre avec
la création du Grand Louvre, la Bibliothèque Nationale de France, la Cité de la Musique, la Cité des Sciences
et de l’Industrie. Il s’agissait de rendre accessible à tous les français le patrimoine artistique.
Le Louvre, devient Musée à partir de 1800 avec l’ouverture du Musée des Antiques. En 1793 sous l’impulsion de Louis XVI, le Museum central ouvre les premières salles. En partie occupé par le ministère des finances en
1981, le Louvre va s’étendre sur tout l’espace du Palais, l’une des dernières étapes étant le déménagement du
Ministère des Finances à Bercy en 1988, dont la construction avait été décidée en 1982.
Dans ce projet de rénovation, le volet de la pyramide fut le plus controversé : certains jugeaient qu’unearchitecture aussi moderne faisait injure au classicisme du musée en plus de réduire la visibilité de la cour
Napoléon et d’autres appréciaient ce mélange d’ancien et de moderne. Malgré les critiques, le projet de construire une pyramide en verre est maintenu par François Mitterrand et Ieoh Pei Ming commence le projet
en 1983.
La rénovation du Musée du Louvre a vu une dernière étape consacrée en 2012 avec l’inauguration du département des Arts de l’Islam, où les architectes Mario Bellini et Rudy Ricciotti ont couvert d’une verrière ondulante en forme de voile la cour Visconti. Ce dernier volet architectural respecte les façades historiques, tout en proposant 2800 m2 d’exposition supplémentaire.
ANALYSE DE L’OEUVRE
« Comment, au XXème siècle, l’art mélange-t-il innovation et tradition »
L’idée d’une pyramide au Louvre n’est pas nouvelle. Cette idée avait initialement été évoquée sous l’ère napoléonienne à l’époque de la conquête de l’Egypte en 1798. Il s’agissait d’élever un monument commémoratif de la Révolution ainsi qu’un monument national de reconnaissance à l’empereur Napoléon.
Mais ce projet ne se réalisera finalement pas. Cette anecdote n’est toutefois pas anodine car, deux siècles plus tard, l’idée de construire une pyramide au Louvre ressurgit.
Située au centre de la cour Napoléon, la pyramide du Louvre fait face à l’arc de triomphe du Carrousel, au jardins des Tuileries (à l’ouest) et au pavillon de l’horloge (côté est). Elle est l’entrée principale du Louvre et mène à un sous-sol d’accueil permettant d’accéder aux différentes ailes du musée ainsi qu’à des boutiques.
Elle n’est que la partie émergée d’un immense espace de circulation souterrain qui permet d’accéder aux différentes galeries. Des fouilles archéologiques ont précédé l’aménagement du sous-sol et ont laissé visibles les fossés du Louvre de Charles V (14° Siècle). La réalisation de ce réseau représentait un réel défi, d’autant que la proximité de la Seine ne simplifiait pas la tâche. Ce fut un chantier colossal.
La pyramide principale fut un défi technique : c’est une pyramide régulière à base carrée. Elle mesure
35,42 mètres de côté, 21,64 mètres de haut, pour une superficie de 1000 m2. La pyramide est composée de
603 losanges et 70 triangles en verre solide, léger et transparent, qu’il a fallu fabriquer sur mesure. Afin de garantir la solidité de l’ensemble de la structure, un système de 128 poutres maintenues par 16 câbles fins d’acier a été conçu.
Avec ses façades transparentes et la lumière qui la traverse, on surnomme maintenant la pyramide principale « le diamant du Louvre ». Plus qu’une simple entrée, Ieoh Ming Pei a réalisé une œuvre architecturale, une sculpture lumineuse. Contrairement aux craintes des détracteurs de l’époque des grands travaux, lapyramide ne cache pas le Louvre, elle le laisse apparaître à travers elle, elle le met en valeur. Et ce sont les matériaux et les techniques modernes qui permettent cette prouesse.
Le projet de Ieoh Ming Pei comprend plusieurs pyramides, cinq au total : la pyramide principale qui est la plus visible, la pyramide inversée qui se situe sous le carrousel du Louvre et trois mini-pyramides, appelées pyramidions, entourant la pyramide principale bordée de bassins d’eau triangulaires.
Chacune des pyramides constitue un puits de lumière qui permet d’introduire la lumière naturelle dans l’espace sous-terrain.
Les bassins triangulaires reflètent les bâtiments alentours : le Pavillon de l’horloge, le Pavillon Richelieu, le Pavillon Denon.
Ils créent du lien entre le passé et le présent.
En réalisant plusieurs pyramides, Ieoh Ming Pei s’inspire clairement des pyramides du site de Gizeh en
Egypte (voir ci-contre), la pyramide de Khéops étant la plus célèbre. C’est une manière de faire un clin d’œil à l’histoire : les pyramides sont les premières architectures monumentales réalisées de l’histoire.
C’est également une façon de faire référence aux collections égyptiennes du musée du Louvre.
CONCLUSION :
La pyramide du Louvre est un parfait exemple de la manière dont l’art du XXème siècle mélange innovation et tradition. Pei s’inspire des pyramides égyptiennes pour la forme de son architecture, faisant ainsi un clin d’œil à l’histoire, et rend visibles les vestiges moyenâgeux dans la partie sous-terraine. Il agit en cela dans une continuité par rapport à l’histoire du palais devenu musée. En insérant sa structure moderne, la pyramide, dans un bâtiment classique, le Louvre, il provoque une rupture qui a soulevé de nombreuses critiques. Alors qu’aujourd’hui personne n’imagine le Louvre sans sa pyramide. C’est devenu un des monuments phare de la capitale française, symbole du lien qui existe entre l’architecture antique et l’architecture contemporaine.
Œuvres liées, références :
– Le site de Gizeh, Egypte
– La pyramide de Khéops, Egypte
– Opéra de Lyon, Jean NOUVEL, Lyon 1986-1993 ;
– Reichstag, Sir Norman FOSTER, Berlin, 1992-1999.

Fiche Histoire des Arts – Collège– Arts Plastiques

© Thomas Dié Bi Dié (avril 2016)

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