HGGSP – L’enjeu de la connaissance – Bibliographie indicative

Document 24

« La connaissance : de l’invention de l’écriture à l’Intelligence Artificielle (IA). »

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

Les ouvrages de fiction autour du mythe du démiurge, l’homme tout puissant et connaissant

< L’homme créateur et créature : les mythes se sont passionnés pour les origines de l’homme, sa nature de créature divine et ses capacité à imiter les dieux ou le Dieu et devenir lui-même créateur artificielle d’une vie plus ou moins androïde.

  • Les mythes des origines font souvent de l’homme une créature mécanique dans laquelle une divinité primordiale insuffle la vie. C’est le cas dans la mythologie babylonienne le dieu Marduk créé les hommes avec de la boue primordiale de la chaire de la déesse Tiamat et du sang du dieu Kindu, dans la mythologie chinoise c’est la déesse Nuwa qui créé les hommes à partir de la boue, dans la Bible hébraïque c’est Yahvé qui créé Adam à partir de la glaise. Dans la mythologie grecque Héphaïstos le dieu forgeron créé des androïdes dont Pandora qu’il construit à partir d’eau et de boue.
  • En retour de nombreux mythes religieux font état d’hommes qui voulant imiter Dieu deviennent créateurs à leur tour : c’est le mythe de Prométhée, Titan ayant dérobée le feu de l’Olympe à Zeus le donne aux hommes. Ici le feu est une métaphore de la connaissance. Le mythe de Pygmalion humanise ce thème : le sculpteur demande à la déesse Aphrodite d’insuffler la vie à sa statue Galatée dont il est tombé amoureux. Dans la Kabale, la mystique juive, le Golem est une créature de glaise sur laquelle on écrit le mot « Emeth » (« vie » en hébreu) : la plus célèbre des histoires est celle du Maharale de Prague qui raconte comment le Rabbi Loew créé un golem qui finalement s’enfuit et saccage la ville de Prague.

< La littérature s’est alors emparé de la question : l’homme peut-il avec l’aide de la science et de la technique devenir à son tour créateur, mais créateur non pas d’une créature animée par la puissance divine mais par la force de la mécanique et de l’ingéniosité humaine ? Dans ce cas, si la créature est mécanique, comment apprend-elle et quel est son sens moral ?

  • Mary SHELLEY, Frankenstein ou le Prométhée moderne, 1818, roman épistolaire initiateur du genre « gothique », raconte la vie de Victor Frankenstein le créateur d’un monstre qu’il abandonne et qui va se retourner contre lui et assassiner ses proches. Dans la scène finale la créature de Frankenstein, comprenant, à la mort de son créateur, l’ampleur de ses crimes annonce mettre fin à ses jours.
  • Ernst Theodor Amadeus HOFFMANN, L’Homme au sable, 1818, nouvelle, Nathanaël s’éprend en l’épiant à la longue-vue d’Olimpia, la fille du professeur Spalanzani. Olimpia est en réalité un automate créé par le professeur : en se disputant l’amour de la créature les deux hommes la détruisent. Sigmund FREUD créé à partir de cette nouvelle le concept psychanalytique d’ « inquiétante étrangeté » : le moment où l’environnement familier nous apparaît subitement inquiétant. Masahiro MORI en tire en 1970 la notion de « Vallée de l’étrange » : plus un robot androïde ressemble aux humains plus ses imperfections nous semblent monstrueuses car on ne le juge plus comme un robot réussi mais comme un humain anormal.
  • Carlo COLLODI, de son vrai nom Carlo LORENZINI, commence à faire paraître les aventures de Pinocchio en 1881 dans le Giornale per i bambini : le pantin de bois, qui se révèle mauvais et paresseux, se transforme finalement en un vrai petit garçon grâce à son initiation aux valeurs conservatrices que sont la loyauté, la piété filiale et l’honnêteté.
  • Auguste de VILLIERS DE L’ISLE-ADAM, L’Ève future, 1886, roman, fondateur de la science fiction francophone : Lord Ewald tombe amoureux d’une actrice de théâtre mais cette femme est quelconque, un inventeur Edison, lui propre d’adapter son andréïde au physique de la jeune femme. L’andréïde est dotée de l’âme d’une femme endormie dans un profond état hypnotique.

< La littérature de science fiction s’est très tôt intéressée aux relations entre les robots et les humains et particulièrement à la distinction entre robots et humains : comment faire coexister des humains et des robots mais aussi comment détecter si une créature humanoïde est un humain ou un robot ?

  • Josef et Karel Čapek, Rossum’s Universal Robot, 1920, pièce de théâtre, pour la première fois apparaît le mot « robot » inventé par les deux frères : « robotnik » veut dire « ouvrier » en russe, « robota » veut dire « servage » ou « esclavage » en tchèque. Dans l’usine de fabrication de robot androïde ou de clones, les robots se révoltent contre les humains, et après qu’ils aient découvert l’amour, le dernier humain leur remet la responsabilité du monde.
  • Earl & Otto BINDER, auteurs de science fiction sous le pseudonyme de Eando Binder, scénaristes de Captain Marvel et de Superman, dont la nouvelle I, Robot, 1939, raconte les confessions d’un robot accusé du meurtre de son maître.
  • Isaac ASIMOV, Les Robots, 1950, un recueil de 9 nouvelles essentiellement parues dans les années 1940 : la nouvelle Menteur ! est celle dans laquelle Isaac ASIMOV élabore les trois lois de la robotique (Mot dont il est l’inventeur) : 1°) Ne pas porter atteinte aux humains, 2°) obéir aux ordres des humains et 3°) Protéger sa propre existence de robot. Bien sûr ces lois peuvent entrer en contradiction les unes les autres : un robot peut-il laisser son maître fumer une cigarette ? se demande Isaac ASIMOV.
  • Harry HARRISON, La quatrième loi de la robotique, 1989, nouvelle, les robots cambriolent des banques afin de financer un projet de réplication des robots : ils protestent contre la situation servile qui est la leur et qu’ils comparent à l’esclavage dont les Africains déportés étaient victimes dans le Sud des États-Unis au XIXe siècle. Le livre se termine lorsqu’un robot qui vient d’être créé par d’autres robots en regarde un et s’écrie « Papa ! ».

Les ouvrages documentaires & philosophiques

< La Philosophie, amour de la sagesse, s’est attachée dès l’origine à établir les conditions de possibilité d’une connaissance du monde, intelligible ou sensible, et les conditions et les contraintes pour établir la vérité. Plusieurs ruptures épistémologiques marquent l’histoire de l’approche philosophique de la connaissance.

  • PLATON, Le Théétète, vers -350, IVe siècle avant l’ère commune, première grande théorie métaphysique de la connaissance : notions, idées, concepts ont une existence réelle mais non-sensible : chaque réalité du monde sensible à son origine dans le monde intelligible des idées.
  • ARISTOTE, La Métaphysique, début du IVe siècle avant l’ère commune, la métaphysique pose les bases de la possibilité de la connaissance, posant comme principe que tous les hommes veulent savoir. Le titre apocryphe lui a été donné par les bibliothécaires de la Bibliothèque d’Alexandrie, qui en font le livre alpha de toute l’œuvre d’Aristote.
  • René DESCARTES, Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences, 1637, publié de manière anonyme, il recèle la fameuse formule « Cogito ergo sum», « Je pense donc je suis » qui fonde le mouvement philosophique et scientifique du cartésianisme.
  • Emmanuel KANT, Critique de la Raison pure, 1781, la connaissance devient la capacité de connecter de manière consciente et critique les informations qui nous viennent du monde extérieur : ainsi la connaissance cesse d’être une somme de notion mais une manière de réfléchir.
  • Karl POPPER, Les deux problèmes fondamentaux de la théorie de la connaissance, 1930, la vérité scientifique est d’abord la vérification par l’expérience d’une théorie, par conséquent la connaissance du monde sensible ne donne pas naissance aux théories scientifiques, ce sont les théories scientifiques qui s’éprouvent dans l’expérience. Il end écoule que la vérité scientifique doit être pensée comme éphémère car elle doit être réfutable, au contraire de la vérité métaphysique ou religieuse qui est absolue.
  • Isabelle STENGERS, L’Invention des sciences modernes, 1993: elle combat la prétention de la science à trancher les débats publics et dénonce le recours systématique aux « experts » contre le débat politique. Elle plaide pour un « ralentissement de la science » de manière à ce que les citoyens aient le temps de s’approprier les découvertes scientifiques les plus récentes et les implications de ces découvertes.

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