DEVOIRS & CORRECTIONS
Correction d’une analyse rédigée et argumentée d’un document de Géographie
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Sujet
Sujet 2 – Analyse rédigée et argumentée d’un document.
À l’aide de vos connaissances, des éléments du document et des informations du cours, vous montrerez dans quelles mesures on peut affirmer que l’extrait de l’ouvrage de Saskia SASSEN, illustre les conséquences de la mondialisation libérale des économies et notamment la montée en puissance des villes globales qui en résulte ?
Document. « Les métropoles, têtes de réseau d’une économie prédatrice mondialisée. »
« […] Les transformations historiques qui m’intéressent ici sont enracinées dans diverses histoires et généalogies souvent anciennes. Mon point de départ, toutefois, ce sont les années 1980, une période de changement cruciale dans le Sud comme dans le Nord, dans les économies capitalistes comme dans les économies communistes. Pour délimiter la période, je souligne deux profonds déplacements par rapports aux histoires aux histoires, vastes et riches, qui ont démarré dans les années 1980. Ces deux déplacements se sont produits dans le monde entier. Mais ils ont évolué dans chaque localité conformément à des caractéristiques très spécifiques. C’est ce dernier aspect qui fait de ces déplacements une toile de fond utile pour la recherche menée dans ce livre.
Le premier déplacement est lié au développement des zones de croissance du monde vers des régions extrêmes pour les opérations économiques clés. D’un côté, cela prend la forme d’une sous-traitance globale des activités industrielles, des services, du travail administratif, de la collecte de organes humains, d’une augmentation des cultures industrielles dans les régions à faible coût et sans réglementation ou presque. De l’autre, c’est la création très active dans le monde entier de villes globales en tant qu’espaces stratégiques pour des fonctions économiques avancées ; cela inclut la construction de villes à partir de rien et la rénovation souvent brutale de villes anciennes/ le réseau des villes globales fonctionne comme la nouvelle géographie d’une centralité qui traverse les divisions Nord-Sud et Est-Ouest d’autrefois, et il en est de même pour le réseau des sites de sous-traitance. […] »
« […] Le second déplacement est lié à l’ascendant pris par la finance dans le réseau des villes globales. La finance en soi n’a rien de nouveau – elle fait partie de notre histoire depuis des millénaires. Ce qui est nouveau et caractéristique de l’ère en cours, c’est la capacité de la finance de développer des instruments d’une immense complexité qui permettent de titriser la gamme la plus vaste jamais connue, d’un point de vue historique, d’entités et de processus. De surcroît, les progrès continus des réseaux et des outils électroniques garantissent des effets multiplicateurs apparemment sans fin. L’essor de la finance est significatif pour l’économie dans son ensemble. Alors que la banque traditionnelle s’occupait de vendre l’argent qu’elle possédait, la finance s’occupe de vendre quelque chose qu’elle ne possède pas. […] D’une certaine façon, le non-alignement de la valeur du PIB et de celle de la finance n’est pas sans précédent dans l’histoire de l’Occident. Jamais cependant il n’a été aussi extrême. De plus, c’est un écart majeur par rapport à la période keynésienne quand la croissance économique était entraînée non par l’invasion de la finance dans tous les domaines mais par la vaste expansion d’économies matérielles comme l’industrie de masse et la construction massive des infrastructures et des banlieues. […] »
SOURCE : SASSEN (Saskia), Expulsions. Brutalité et complexité dans l’économie globale, 2014, Harvard, 2016 en traduction de l’Anglais (États-Unis) par Pierre GUGLIELMINA pour les éditions Gallimard, collection « Nrf-essais », 371 pages, ISBN 978-2-07-014570-6. Introduction, pages 20, et suivantes.
Correction
Sujet 2 – Analyse rédigée et argumentée d’un document.
À l’aide de vos connaissances, des éléments du document et des informations du cours, vous montrerez dans quelles mesures on peut affirmer que l’extrait de l’ouvrage de Saskia SASSEN, illustre les conséquences de la mondialisation libérale des économies et notamment la montée en puissance des villes globales qui en résulte ?
Document. « Les métropoles, têtes de réseau d’une économie prédatrice mondialisée. »
Géographe, spécialiste de Géographie urbaine, Saskia SASSEN formalise le concept de « Ville mondiale » (Global City : New York, London, Tokyo, Princeton, 1991) pour caractériser les villes qui concentrent les fonctions de création, d’analyse et de diffusion d’information spécialisée destinée aux Firmes Transnationales (FMN). À ce titre, elle est pionnière dans l’étude des conséquences spatiales de la mondialisation sur l’espace et les territoires de la ville.
La crise des subprimes (2008), entraînant à sa suite celle des dettes souveraines (2009) et leurs terribles conséquences sociales, l’accélération du déclin des Shrinking cities et la massification de la pauvreté en ville, amènent Saskia SASSEN à réfléchir sur les mécanismes d’exclusion sociale à l’œuvre dans l’économie libérale : c’est Expulsions. Brutalité et complexité dans l’économie globale (Harvard, 2016). Elle y pointe les défaillances d’une économie financiarisée à l’excès dont les villes-globales, qu’elle avait définies un quart de siècle auparavant, sont devenues à la fois les témoins et les rouages indispensables.
L’extrait d’Expulsions. Brutalité et complexité dans l’économie globale de Saskia SASSEN montre comment les villes globales sont devenues les têtes de réseaux privilégiés de la mondialisation (I) dans une économie globalisée aux territoires et aux sociétés interdépendantes et interconnectées mais dominée par la finance (II).
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Les villes globales sont devenues, selon Saskia SASSEN, les têtes de réseaux (1) d’une économie mondialisée caractérisée par la généralisation à l’échelle du globe de la sous-traitance (2) avec d’intenses recompositions des espaces et des paysages de la ville mondialisée (3).
Les villes mondiales sont les têtes de réseaux de l’économie mondialisée. Pour Saskia SASSEN « […] la création très active dans le monde entier de villes globales […] » (Lignes 11 et 12) date des années 1980’ : « […] Mon point de départ, toutefois, ce sont les années 1980, une période de changement cruciale dans le Sud comme dans le Nord, dans les économies capitalistes comme dans les économies communistes […] » (Lignes 2 et 3). Ces villes mondiales ont pour principales caractéristique d’être des « […] espaces stratégiques pour des fonctions économiques avancées […] » (Lignes 12 et 13). Ce qu’elle désignait dans Global Citie : New York, London, Tokyo (1991) comme les fonctions d’informations à destination des FTN, allant de l’information financière comme celle délivrée par les agences de notations (Fitch, Moody’s, S&P) aux conseils en fiscalité ou en droit des affaires. C’est le secteur quaternaire : le tertiaire très qualifié et rare. Les villes comme New York, qui abrite la plus grande place boursière de la planète, Wall Street dans Manhattan, capitalisant plus de 20 000 milliards de dollars par jour, ou Tokyo et Shanghai (2ième et 3ième places boursières mondiales) ou Londres (1ière place boursière européenne) sont les plus caractéristiques de ces « villes globales » dont parle SASSEN. Si Saskia SASSEN situe le grand tournant qui marque l’avènement des villes globales dans la mondialisation dans les années 1980’ : c’est que cette époque marque aussi l’avènement de la dérégulation (THATCHER, 1979 en Grande Bretagne, REAGAN, 1980 aux États-Unis). On pourrait objecter que le tournant pris par l’économie globalisée a lieu plus tôt, dès les années 1970’ quand le système de Bretton Woods (1944-1971) prend fin avec la fin de la convertibilité automatique en or du dollar, et la succession de chocs pétroliers (1973-1974, 1979). Cependant on peut raisonnablement considéré que l’impact de ces nouvelles orientations économiques n’a eu lieu que plus tard : New York ne renoue avec la prospérité qu’au milieu des années quatre-vingt dix.
L’économie mondialisée, la « mondialisation », se caractérise par une généralisation de la sous-traitance à l’échelle du monde. La dérégulation des échanges mise en œuvre par les institutions internationales (Banque mondiale, Organisation Mondiale du Commerce, OMC) permet le « […] développement des zones de croissance du monde vers des régions extrêmes pour les opérations économiques clés […] » (Lignes 8 et 9). C’est la diffusion des richesses et des compétences vers les pays émergents, la Chine, l’Inde, le Brésil… (Les BRIC). La mondialisation « […] prend la forme d’une sous-traitance globale des activités industrielles, des services, du travail administratif […] » (Lignes 9 et 10). Ces pays émergents deviennent les nouveaux lieux de production dans la nouvelle Division Internationale des Processus Productifs : des produits mondialisés deviennent emblématiques de cet éclatement des processus productifs comme les Smartphones dont l’I Phone d’Apple est le symbole. L’un des avantages comparatif de ces régions émergentes est le faible coût du travail comme le souligne Saskia SASSEN : « […] dans les régions à faible coût et sans réglementation ou presque […] » (Ligne 11). Les régions qui accueillent les délocalisations industrielles des pays du Nord, ce « […] réseau des sites de sous-traitance […] » (Ligne 15), s’intègrent dans une nouvelle géographie qui n’a plus rien à voir avec les anciennes divisions géopolitiques héritées de la fin de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) : « […] les divisions Nord-Sud et Est-Ouest d’autrefois […] » (Lignes 14 et 15). Le meilleur exemple en est sans doute la République Populaire de Chine (RPC), champion incontesté de la libre circulation des marchandises, en guerre commerciale avec les États-Unis pour les contraindre à abandonner leurs velléités protectionnistes. La division entre capitalistes et communistes a-t-elle encore un sens quand le défenseur du libéralisme est le plus puissant des pays communistes ? ! Pour autant, dans cette compétition mondiale au moindre coût, les premières victimes sont, dans tous les pays, les travailleurs les plus pauvres.
Les recompositions urbaines qui s’affirment à toutes les échelles sont la conséquence de la nécessité pour les villes les plus puissantes de rester les plus attractives au sein de ce réseau mondial qu’elles forment entre elles : « […] Le réseau des villes globales fonctionne comme la nouvelle géographie d’une centralité […] » (Lignes 14 et 15). Une nouvelle centralité se met en place : l’Archipel Mégalopolitain Mondial (AMM, DOLLFUS, 1996, La Mondialisation) est le nouveau centre de gravité de l’économie monde globalisée. La puissance et le dynamisme des villes dans le système fordiste et tayloriste (« […] l’industrie de masse […] », ligne 27) de la période des « Trente glorieuses » (1945-1975) dont parlait Jean FOURASTIÉ (Les Trente glorieuses ou la révolution silencieuse, 1979, Fayard), The Golden Age aux États-Unis, ce que Saskia SASSEN appelle « […] la vaste expansion d’économies matérielles […] » (Ligne 26), se manifestait par « […] la construction massive des infrastructures et des banlieues […] » (Ligne 27). C’est également l’époque du contrat social de « l’État-providence » que Saskia SASSEN lie avec la « […] la période keynésienne […] » (Ligne 25). La puissance des villes comme Détroit qui alignent usines et banlieues à l’infinie semble inaltérable. La fin du système de Bretton Woods (1971-1972), les chocs pétroliers (1973-1974 et 1979) qui renchérissent les coûts de production accélèrent les délocalisations : désormais la richesse est crée par le tertiaire puis le quaternaire, et ce sont les villes créatrices de connaissances qui deviennent les centres de l’économie mondialisée. New York, en devenant le centre de la finance mondiale, est devenue le centre de l’économie globalisée et toutes les places boursières à sa suite : San Francisco et la Silicon Valley plutôt que Chicago et ses Industries Agroalimentaires (IAA) et ainsi de suite, à l’échelle du globe, et en moins de 20 ans.
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Cette puissance des métropoles au rayonnement mondial s’explique aussi par la part prise, au sein de l’économie globale, par la finance (1), qui s’appuie sur les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) et leur logique de réseaux et génère une déconnection jamais vue entre l’économie matérielle et l’économie financiarisée (2) pour produire finalement un phénomène brutal mais simpliste : l’expulsion des pauvres, des précaires et des moins qualifiés en dehors de la ville-mondiale (3).
Le trait dominant de l’économie mondialisée est la part prise par la finance. Saskia SASSEN rappelle : « […] l’ascendant pris par la finance dans le réseau des villes globales […] » (Ligne 16). Si les villes mondiales sont des villes de finance, elles le doivent à la « […] capacité de la finance de développer des instruments d’une immense complexité qui permettent de titriser la gamme la plus vaste […], d’entités et de processus […] » (Lignes 18 à 20). Le constat de Saskia SASSEN, réalisé près de dix ans après la crise des subprimes (2008), alors que des documentaires (Inside Job, 2010, de Charles FERGUSON) et même des films de fiction (Le loup de Wall Street, 2013, de Martin SCORCESE, ou The Big Short, 2015, de Adam McKAY) ont popularisé ces thèmes auprès du grand public, n’est ni neuf ni très original. Mais il permet de faire le lien entre les mutations économiques et la recomposition géographique du monde : c’est parce que la finance a pris une place centrale, et peut-être exagérée dans les économies libérales depuis les années 1980’, que les villes orientées vers le tertiaire supérieur (Le « quaternaire » de DOLLFUS, 1996, ou Mario TOMELIN, 2002, Espace et pouvoir du quaternaire : le paradigme de Brasilia) ont pris elles aussi à leur tour une place centrale, peut-être exagérée également, dans le géographie mondiale de la centralité (« […] L’essor de la finance est significatif pour l’économie dans son ensemble […] », ligne 21). Sans prendre nécessairement en compte les connotations négatives du propos de Saskia SASSEN sur la finance mondialisée (« […] Alors que la banque traditionnelle s’occupait de vendre l’argent qu’elle possédait, la finance s’occupe de vendre quelque chose qu’elle ne possède pas […] », lignes 22 et 23), on peut reconnaître à sa suite que jamais « […] le non-alignement de la valeur du PIB et de celle de la finance […] n’a été aussi extrême. […] » (Lignes 23 et 24).
La finance s’est développée grâce au développement parallèle des NTIC : la dématérialisation des échanges financiers a été le préliminaire à la dématérialisation de l’économie en elle-même. Saskia SASSEN le souligne : « […] les progrès continus des réseaux et des outils électroniques garantissent des effets multiplicateurs apparemment sans fin […] » (Lignes 20 & 21). L’informatique et l’Internet ont donné à la finance mondialisée les outils pour offrir aux investisseurs les produits financiers impossibles à proposer en structure et en quantité avant l’ère du big data. Saskia SASSEN aborde la question en écrivant : « […] la capacité de la finance de développer des instruments d’une immense complexité qui permettent de titriser la gamme la plus vaste jamais connue […] d’entités et de processus […] » (Lignes 18 à 20). En effet, la libéralisation des économies et des marchés monétaires au mitan des années 1970’ a entraîné l’apparition des produits dits « dérivés », c’est-à-dire la transformation en produits financiers achetables et vendables sur les marchés de contrats d’assurance, d’option d’achats sur des monnaies puis dans les années quatre-vingt de prêts bancaires. L’informatique a permis aux services financiers des banques de traiter des informations en grande quantité et de proposer des produits financiers de plus en plus complexes (« […] les progrès continus des réseaux et des outils électroniques garantissent des effets multiplicateurs apparemment sans fin […] », lignes 20 et 21). En conséquence, dans les pays fortement tertiarisés comme les pays anglo-saxon, la banque et ses activités sont devenues la « première industrie » ! La part de la finance dans l’économie mondiale est devenue déconnectée de la croissance de l’économie matérielle. Ce que Saskia SASSEN appelle « […] le non-alignement de la valeur du PIB et de celle de la finance […] » (Lignes 23 et 24).
Cette explosion de la finance dans l’économie a eu pour corollaire celle des services financiers au sein des entreprises, et donc celle des services issus du quaternaire : une nouvelle classe de jeune diplômés, très bien rémunérés, mobiles, exigeants et peu attirés par le modèle social de réussite classique, a habité la ville mondiale qui s’est adaptée pour la circonstance. Ce que Saskia SASSEN résume en décrivant « […] l’ascendant pris par la finance dans le réseau des villes globales […] » (Ligne 16). Que serait New York, Londres ou Tokyo sans Wall Street, la City ou le Kabuto Cho ? Si des villes mondiales et des métropoles sont nées quasi ex nihilo (On pense à Chongqing en République Populaire de Chine, RPC) comme le note Saskia SASSEN « […] la création très active dans le monde entier de villes globales […] cela inclut la construction de villes à partir de rien […] » (Lignes 11 à 13), la mondialisation a renforcé au fur et à mesure la puissance des villes déjà puissantes. Le poids de New York s’est renforcé, et ses compétitrices étaient déjà des villes puissantes que ce soit Mumbai en Inde, São Paulo (Brésil) et bien sûr Shanghai (RPC). Le phénomène majeur dans les « villes globales », comme dans les métropoles de rang plus modeste, est le processus de gentryfication (« […] la rénovation souvent brutale de villes anciennes […] », lignes 13 & 14). La spécialisation des espaces de la ville en fonction des orientations (Services, habitations, loisirs…) est une de ces « recompositions brutales » : cette transformation vers moins de mixité et plus de spécialisation est à l’œuvre dans les métropoles du Sud où le modèle traditionnel de mixité des fonctions s’efface devant un modèle international d’organisation urbaine. Dans les Pays Anciennement Industrialisés (PAI) comme dans les Pays émergents et les Pays en Voie de Développement (PVD), les classes populaires, les précaires, les classes moyennes déclassées ou en voie de déclassement sont progressivement expulsées des centres villes et des villes centres devant l’afflux d’entreprises générant de la haute valeur ajoutée ou des ménages aisés qui réintègrent le centre. C’est l’un des moteurs du nouveau dynamisme de Détroit par exemple.
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Les métropoles, et les plus puissantes d’entre elles que sont les villes globales, sont devenues les lieux privilégiés de création de richesse dans l’économie globale : la brutalité des recompositions urbaines qui sont à l’œuvre dans le monde est vite cachée par l’éclat de ces villes-mondiales, symboles de la toute puissance du libéralisme. Mais cette puissance des villes est surtout celle de la finance, dont la déconnexion avec l’économie matérielle est aussi inquiétante que brutale pour les précaires qui en subissent les conséquences.
Le cœur du propos de Saskia SASSEN dans son livre Expulsions. Brutalité et complexité dans l’économie globale n’apparaît cependant que de manière incidente dans cet extrait. La complexité des systèmes sociaux et économiques créés par la mondialisation libérale génère en retour une conséquence brutale et très simple : un vaste mouvement d’expulsion des pauvres, des précaires et des marginalisés à l’échelle en dehors des villes globales et des métropoles. Sans moyen pour vivre dans ces nouveaux centres névralgiques du monde global, ces perdants de la mondialisation en ressentent un puissant sentiment de déclassement à l’origine de bien des mouvements sociaux. La montée du sentiment antieuropéen au sein de l’UE, la montée des partis extrémistes identitaires (VOX en Espagne, Mouvement 5 étoiles en Italie). La ville, en y perdant de la mixité, y perd aussi une part de son attrait et de sa force.
© Souleymane ALI YÉRO, Erwan BERTHO & Ronan KOSSOU (2019)
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2.1.9.1.2.2._Première_2019-2020_Devoir_N°_3_Correction_etude_critique
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