2de – HISTOIRE – (3) Athènes. La participation du citoyen aux institutions et à la vie de la Cité.
La Cité des Athéniens est, à partir du Ve siècle, une démocratie : le peuple prend les décisions politiques qui déterminent l’avenir de la cité. Elle fait figure, en Europe occidentale, de « mère de la démocratie ». Qu’est-ce qui justifie pareille aura pour la petite cité de l’Attique ?
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Le monde grec s’étend, dans l’Antiquité, sur les pourtours Nord et Est du bassin méditerranéen. Il rassemble dans une forte identité culturelle (linguistique, sociétale et religieuse) près de 800 cités, c’est-à-dire des États indépendants disposant d’institutions politiques originales. La Cité des Athéniens est située en Attique, dans le quart Sud-Est de la Grèce continentale, en bordure de la Mer Égée. S’étendant sur 2500 km² (Moins de la moitié d’un département français), elle est habitée par 400 000 habitants aux statuts juridiques très contrastés : des esclaves, des étrangers sous statut protégé (Les « métèques »), et 40 000 citoyens seulement. La ville d’Athènes, vouée au culte d’Athéna (Déesse de l’intelligence et de la sagesse, file de Zeus), accueille les lieux du pouvoir athénien et manifeste la majesté d’une des cités grecques les plus dynamiques. Les victoires militaires athéniennes à Marathon (-490) puis à Salamine (-480) lors des invasions perses ont permis à la cité d’établir un véritable empire (Thalassocratie) sur les autres cités grecques d’Égée, la « Ligue de Délos », dont l’énorme trésor est géré par les magistrats d’Athènes. Depuis les réformes de Solon (-594), de Clisthène (-508) et de Périclès (-451), le système politique athénien s’est progressivement consolidé : les citoyens sont égaux entre eux, ils votent, ne peuvent être torturés ni spoliés, mais ils doivent être nés de père et de mère athéniens, accepter des charges politiques parfois lourdes (Les « liturgies ») comme équiper une galère de combat ou payer les représentations théâtrales, et, bien sûrs, ils s’engagent à combattre en fonction de leurs revenus (Les riches sont cavaliers, les pauvres rameurs), doivent respecter les dieux et les lois. De grandes manifestations religieuses (Comme les Panathénées) ou théâtrales (Chorégies) mettent en scène l’organisation et la vitalité de la démocratie, ainsi que le respect des Athéniens pour leur déesse éponyme et leur régime politique. Religion et politique sont ainsi étroitement mêlées.
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La démocratie athénienne est une démocratie vivante : le système de vote direct fait obligation au corps civique de se rassembler régulièrement pour prendre les décisions majeures. Le tirage au sort des magistrats donne un droit égal à n’importe quel citoyen de pouvoir participer de manière déterminante au devenir de la Cité. Les citoyens (Qui forment l’assemblée, Ecclésia) sont égaux (Isonomia), disposent d’un temps de parole identique (Isègoria) et peuvent accéder également aux magistratures (Isokrateia). Sur la colline de la Pnyka, en face de l’Acropole, l’Ecclésia discute et vote les lois, tire au sort les 6 000 juges de l’Héliée, les 500 prytanes de la Voulè (Le secrétariat permanent de l’Ecclésia). Parmi les citoyens les plus riches, l’Ecclésia tire au sort les 10 juges religieux (Les archontes) et les dix magistrats supérieurs (Les stratèges) à la fois ministres, généraux et ambassadeurs. Thémistocle, Périclès et Thucydide furent stratèges. Élus collectivement pour un an, ils peuvent être réélus, Périclès le fut pendant 20 ans ! Les magistrats sont surveillés : l’ostracisme (Exil de 10 ans) peut punir les magistrats indélicats ou impopulaires. La participation aux réunions de l’assemblée, théoriquement obligatoires, relève dans la pratique des seuls urbains suffisamment fortunés pour avoir du temps libre. Périclès, s’il durcit les conditions d’accès au corps civique, fait verser un salaire aux magistrats pauvres (le mysthos) et solder les rameurs qui s’entraînent sur les galères. Les pauvres sont donc moins exclus qu’ils ne l’étaient, à condition qu’ils résident à Athènes, voire au Pirée, l’avant-port d’Athènes. Les cérémonies religieuses sont des moments fédérateurs. Les « Grandes Panathénées », lors desquelles la statue chryséléphantine d’Athéna, située dans le Parthénon, est revêtue d’un nouveau manteau tissé par les jeunes filles d’Athènes, le Peplos, est l’occasion d’un défilé de tous les éléments du corps civique (Femmes, esclaves et enfants compris) et d’un banquet où cent bœufs immaculés sont partagés également entre les habitants.
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Si l’engagement dans la vie politique quotidienne à Athènes est d’abord le fait de riches urbains issus des vieilles familles aristocratiques, les habitants de la Cité sont suffisamment fiers de leur régime politique (exceptionnel dans l’Antiquité) pour participer massivement avec sincérité aux différentes manifestations religieuses et artistiques qui célèbrent la démocratie.
© Erwan BERTHO (2017)
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