2de – GÉOGRAPHIE (16), Les migrations internationales.
Le terme migration désigne le fait de changer de domicile pour une durée longue ou définitive. Elle est l’une des modalités de la mobilité. Les migrations intérieures (= effectuées dans un État) sont parfois massives et ont des effets profonds sur les territoires (exode rural qui favorise la croissance urbaine en Afrique, héliotropisme qui entraîne le développement des littoraux ensoleillés des États-Unis). Nous allons focaliser notre attention sur les migrations internationales. Quelles sont les principaux parcours migratoires ? Quelles sont les effets des migrations sur les territoires et sur les sociétés ?
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Aborder la question des migrations internationales nécessite l’identification des facteurs qui attirent les migrants vers leur destination (pull), des facteurs qui provoquent le départ hors du pays d’origine (push). Les migrants se déplacent parce que l’espace géographique est discontinu (niveau de développement, offre de services et d’emplois, situation sécuritaire, sanitaire, exposition aux risques naturel…). Les représentations de l’espace (fantasmes) déterminent souvent les projets de migration. Les migrants doivent surmonter la distance (distance kilométrique mais surtout aujourd’hui distance-temps et distance-coût) et pouvoir se jouer (légalement ou illégalement) des logiques de cloisonnement de l’espace (frontières, barrières, murs…).
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En 2017, les migrants internationaux, c’est-à-dire des personnes installées dans un pays différent de celui où elles sont nées, représentaient 258 millions de personnes, soit 3,4 % de la population mondiale. Parmi eux, les Européens sont presque deux fois plus nombreux que les Africains (61 millions contre 36 millions). L’Asie et l’Europe sont les deux continents où vivent le plus de migrants internationaux.
Alors que l’accent médiatique est souvent mis sur les migrations internationales connectant les États du Sud en situation de mal développement et les États développés du Nord, elles ne représentent qu’une partie de l’ensemble des migrations internationales. La majorité des migrants s’installent dans un État situé à proximité de celui dans lequel ils sont nés. L’Afrique du Sud, le Kenya et la Côte d’Ivoire attire de nombreux migrants africains (près de 700 000 migrants venus du Zimbabwe sont installés en Afrique du sud, près d’1 million de Burkinabés vivent en Côte d’Ivoire, environ 500 000 Somaliens sont réfugiés au Kenya). Aujourd’hui, la majorité des réfugiés syriens vivent en Jordanie et au Liban.
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Les statuts légaux des migrants sont très variables. Le terme « expatrié » distingue dans le langage courant un migrant issu d’un pays riche. Le réfugié, lui, a un statut légal, protégé par la Convention de Genève, mais tous les demandeurs d’asile ne parviennent pas à obtenir le statut de réfugié. Les conséquences du changement climatique (catastrophes naturelles, élévation du niveau des mers, sécheresses…) entraînent l’apparition de réfugiés climatiques. L’immense majorité des migrants sont des migrants légaux. Compte-tenu du coût, des difficultés matérielles, des faibles chances de succès, et surtout du risque mortel des migrations illégales, ces dernières ne sont entreprises que par une toute petite partie des migrants. Dans Eldorado (2006, Actes Sud) Laurent Gaudé évoque le phénomène d’immigration clandestine, en provenance d’Afrique du Nord vers l’île italienne de Lampedusa. La migration internationale est un trajet en pointillés avec des étapes. On peut mentionner Agadez pour tous les migrants ouest-africains qui espèrent rejoindre l’Afrique du nord et, au-delà de la Méditerranée, l’Europe. Des flux (appels téléphoniques, envoi de messages et de fichiers, remises d’argent) maintiennent un lien entre la région de départ et la région d’arrivée. Parfois le parcours se termine par un retour dans le pays d’origine. Dans Americanah (2015, Gallimard), Chimamanda Ngozi Adichie raconte son retour au Nigéria après avoir passé de nombreuses années aux États-Unis.
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Tout au long de son parcours, le migrant a appris des langues, des codes et il bénéficie des avantages de la double-culture et de la confrontation à l’altérité. Il a parfois été confronté au danger (traversée du Sahara et conditions de vie en Libye) et au rejet (hausse des faits racistes et xénophobes en 2019 selon le Ministère de l’Intérieur français).
Source des chiffres : OIM/INED/ONU cités sur un article de Géoconfluences http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/migrations
© Souleymane ALI YÉRO, Erwan BERTHO & Ronan KOSSOU (2020)
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