2^de – GÉOGRAPHIE – (12)  De nouveaux besoins pour plus de 9 milliards d’hommes à l’horizon 2050.

Même si on observe depuis près d’un demi-siècle une convergence lente des comportements démographiques et la généralisation progressive de la transition démographique, les projections démographiques (FUNWAP, 2010) permettent de penser que la population mondiale atteindra en 2050 près de 10 milliards d’habitants. Comment concilier le développement durable et une augmentation de 25% de la population mondiale alors qu’à l’heure actuelle la plupart des besoins élémentaires d’un homme sur deux ne sont pas satisfaits ?

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                La population mondiale est passée de 500 000 hommes à 7,5 milliards en 12 000 ans depuis la « Révolution néolithique » (-12 000 avant l’ère commune), soit une multiplication par 14 000. Le 1^er milliard a été atteint en 1800, le 2^ème en 1930 (un siècle et demi après), le 3^ème en 1960 (30 ans après), le 4^ème en 1970 (Dix ans après). Le rythme s’est depuis ralenti, il faut en moyenne quinze ans pour peupler la Terre d’un milliard d’hommes supplémentaires, la population mondiale augmentant de 70 millions d’habitants chaque année. Selon les projections démographiques de l’Organisation des Nations Unies (ONU), la Terre comptera 9 milliards d’humains en 2050. L’indice de fécondité moyen mondial se réduit, passant de 2,5 enfants par femmes (2010) à 2 en 2050. La transition démographique est en voie d’achèvement dans la plupart des pays du monde : le passage d’un régime démographique ancien (Hautes natalité et mortalité) à un régime démographique moderne (Faibles natalité et mortalité) se traduisant d’abord, avec la chute de la mortalité, par une explosion démographique. La population française a ainsi doublé entre 1920 et 1970, soit en un demi-siècle. Mais les inégalités de croissance démographique sont fortes : en Asie de l’Est (RPC, Japon, Corée du Sud, Taïwan…) la population va diminuer à l’horizon 2050. On comptera par exemple 300 millions de Chinois et près de 30 millions de Japonais en moins dans trente ans. À l’inverse, les pays d’Afrique subsaharienne, du Proche Orient, et d’Asie du Sud sont encore en phase d’explosion démographique. L’Europe qui représentait 20% de la population en 1900 n’en représente plus que 9%, et n’en représentera plus que 6% en 2050 (Malthusianisme), tandis qu’à l’inverse la population des Pays en Voie de Développement (PVD) passera de 5,5 milliards à 8, représentant alors près de 90% de la population totale. Par ailleurs de plus en plus d’hommes se concentrent dans les mégapoles et plus de 50% des hommes vivent sur les littoraux, accentuant les dégradations environnementales.

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Cette explosion démographique mondiale est inquiétante : d’une part les besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits pour une fraction importante de la population mondiale, d’autre part le mode de développement industrialisé entraîne un grave déséquilibre environnemental, responsable d’une forte dégradation de la biodiversité et d’un épuisement des sols et des ressources (Empreinte écologique). Près de 2 milliards d’hommes sont pauvres, 1 milliard connaît la faim. Les personnes en situation de dénuement total (≤ 0,70US$/jour) augmentent dans certaines régions : en Afrique subsaharienne elles ont doublé ces 25 dernières années. En 2050 on comptera 31% de personnes en situation d’hyper – pauvreté. La scolarité et la santé sont d’un accès très inégal en fonction des régions : si plus de 98% d’une tranche d’âge sont encore scolarisés en France à 16 ans, c’est moins de 40% au Niger, moins de 3% des filles y accèdent à l’université. Les inégalités touchent plus durement les femmes, souvent des laissées pour compte de la mondialisation, y compris dans les Pays Anciennement Industrialisés (PAI) où une femme gagne, à diplôme et poste équivalents, 25% de moins qu’un homme. Les femmes sont plus souvent victimes de violences : un féminicide est en cours en Amérique latine (Les « disparues de Ciudad Juarez » au Mexique par exemple) et en Asie. Les droits sociaux et politiques sont souvent bafoués dans les PVD : les régimes autoritaires répriment leurs oppositions (RPC, Vietnam, Syrie, Zimbabwe…), des journalistes sont assassinés. Les droits syndicaux sont inexistants dans les « pays ateliers » qu’ils soient américains (Mexamérique au Nord du Mexique) ou asiatiques (Pakistan, Bengladesh). L’ONU avec les Objectifs Du Millénaire (ODM, 2000) tente d’orchestrer une réponse globale aux insuffisances de développement : réduire l’extrême pauvreté, assurer l’éducation pour tous, promouvoir l’égalité des sexes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre les pandémies (Paludisme, VIH), préserver l’environnement, conforter les partenariats internationaux pour le développement. Mais les progrès sont lents : la disparition de la faim en Afrique subsaharienne est prévue pour 2100 !

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Comment concilier satisfaction des besoins fondamentaux encore hors d’atteinte pour une large part de l’humanité et respect des équilibres écologiques ? Il faut trouver de nouveaux modes d’un développement durable qui assurent progrès et bien être à une humanité plus nombreuse et garantisse aussi le respect de l’environnement.

© Souleymane ALI YÉRO, Erwan BERTHO & Ronan KOSSOU (2019).

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Articles complémentaires :

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